Interview d’Abdoulaye Diop sur Sputnik : “Le Mali partage avec les Brics l’ambition de créer un système international alternatif”

Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop. © MAECI

C’est en tout cas, ce qu’a déclaré, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, lors d’une interview qu’il a accordée au média russe, Sputnik, ce 19 juin. Le ministre Diop a abordé, plusieurs sujets durant cet échange, notamment la question de l’Alliance des Etats du Sahel – Aes, les Brics et la position du Mali sur le conflit israelo-palestinien.

« Nous pensons qu’il faut amener une solution politique en Palestine qui puisse consacrer la création de deux États – palestinien et israélien – vivant côte à côte dans la paix et la sécurité », a insisté le diplomate malien sur Sputnik, mercredi, avant d’appeler à un cessez-le-feu “immédiat” et “durable”.

Selon le ministre des affaires étrangères, « il faut d’emblée reconnaître que des crimes odieux ont été commis en Palestine, contre des palestiniens en particulier, mais en tout cas, tout ce qui s’est passé dans la région ». Il a également profité pour afficher la position de son pays, « naturellement, le Mali, de tout temps, que ce soit à travers l’Union africaine, à travers l’organisation de la coopération islamique, ou dans d’autres organisations internationales y compris les nations-unies, a toujours marqué sa solidarité avec la lutte du peuple palestinien »

« La requête, qui a été introduite par l’Afrique du Sud, est certes conforme à sa politique étrangère, à ses objectifs de politique étrangère. Pour le Mali, au-delà de cette requête, nous pensons qu’il faut amener une solution politique en Palestine… », a clarifié le ministre Diop.    

Les BRICS et l’AES  

Le chef de la diplomatie s’est également penché sur la question des BRICS, dont l’émergence, selon lui, « ouvre la voie vers un monde multipolaire, un idéal que partage le Mali ». Avant de déclarer que le Mali partage avec « les BRICS l’ambition de créer un système international alternatif, qui prendrait mieux en compte le Sud global. »

« Quelques pays africains – dont l’Afrique du Sud – sont membres des BRICS. Cette nouvelle donne géopolitique est une opportunité pour l’Afrique de pouvoir réaffirmer sa souveraineté, mais aussi de disposer d’outils pour financer son développement, dans un ensemble plus large de pays qui essayent de promouvoir l’équité, la diversité et l’équilibre dans les relations internationales », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne l’Aes, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, sont membres, M. Diop a précisé sur le site d’information russe que c’est « un ensemble où nous avons la même vision, nous partageons les mêmes préoccupations ». Ajoutant que le triumvirat est créé en réponse à « une menace existentielle » pour ces pays sahéliens, et est guidé par « notre volonté de ne pas nous soumettre à des injonctions étrangères et de ne pas être sous interférence extérieure ».

L’AES n’est dirigée contre personne, par contre nous sommes dirigés vers nos intérêts”, a-t-il souligné. 

Mohamed Camara / Malikonews.com

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