Les promoteurs des établissements privés de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel ont reconduit leur arrêt de travail pour 5 jours. Une cessation de travail qui a débuté ce lundi 13 novembre et prendra fin vendredi 17 novembre. L’inquiétude des parents d’élèves monte, ils craignent une perturbation de l’année scolaire.
“Je suis inquiet sur ce qui se passe, à peine l’année scolaire a débuté que les grèves s’accumulent. La revendication est un droit, nous pouvons réclamer tout en continuant de travailler. Ces grèves affectent le niveau de nos enfants, et entachent la qualité de l’enseignement”, fustige Boubacar Diakité, un parent d’élève furieux.
Cette cessation de travail des établissements privés du pays, enclenchée à peine un mois après la rentrée des classes, fait craindre des parents d’élèves et certains élèves, “si c’est comme ça que débute l’année scolaire, nous ferions mieux de prendre nos précautions avant que les choses ne s’aggravent davantage”, estime Rachelle Coulibaly, parente d’élève à Moribabougou.
“Nous ne savions pas ce qui se passe en réalité, c’est la deuxième fois de suite qu’on nous libère. Je viens d’avoir mon Def, et je suis admis dans un lycée privé du quartier, nous n’avons même pas commencé les cours officiellement. Mais j’espère qu’une solution sera vite trouvée à ce problème”, témoigne Fatoumata Sissoko, une lycéenne à Moribabougou.
Selon un enseignant “cette situation nous impacte aussi, nous perdons des temps de cours, mais tant que les promoteurs ne sont pas mis dans leurs droits, il est impossible pour nous de parler de salaires, surtout en cette fin d’année.”
Le ministère de l’éducation nationale se dit surpris de la décisions des promoteurs
Le ministère de l’Éducation nationale a réagi ce 14 novembre dans un communiqué. Il a notifié son regret de constater que malgré “les efforts consentis par le gouvernement de la république du Mali, les associations de promoteurs d’écoles privées de l’enseignement secondaire ont reconduit leur mot d’ordre d’arrêt travail de 120 heures à compter du lundi 13 novembre”
Cette décision des promoteurs a surpris le cabinet ministériel qui souligne que sur un reliquat de plus de 3 milliards à payer au niveau du “District de Bamako, le ministère de l’économie et des finances s’est engagé à régler, immédiatement, un montant de 2 milliards, dès l’établissement des mandats par les services compétents”.
Échec des négociations
Le 10 novembre, les faîtières des promoteurs ont rencontré le ministre de l’éducation nationale, à la demande de ce dernier, selon le communiqué de Aepam (une faîtière des promoteurs).
“Le ministre a informé l’assistance que l’Atd (avis à tiers détenteur) reste exigé, suite à la proposition du ministère des finances. Il a également annoncé qu’en rapport avec les services du ministère des finances, les établissements doivent approcher les centres d’impôt pour l’établissement contradictoire de la dette fiscale” rapportent les promoteurs dans leur communiqué.
Cette décision du gouvernement a été réfutée par les patrons des lycées privés, qui regrettent de constater que “le recours à l’Atd est toujours d’actualité, alors qu’il reste constant tant dans la législation scolaire que fiscale, que la mission assignée aux écoles privées est qualifiée de service public”.
Ce qui a motivé la reconduction du mot d’ordre d’arrêt de travail pour 5 jours sur toute l’étendue du territoire national, jusqu’au paiement intégral et “sans condition” des frais scolaires, demi-bourses et autres dépenses publiques pour l’année scolaire 2022-2023.
Mohamed Camara / Malikonews.com