Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ancien premier ministre propose une série de solutions pour mettre fin aux délestages d’électricité. Parmi, ses solutions, Moussa Mara demande d’entrer en négociation avec la Côte d’Ivoire qui a réduit considérablement sa fourniture en raison des factures impayées. Pour lui, dans l’immédiat, c’est la seule possibilité qui reste utilisable pour le Mali et elle permettrait de réduire les délestages à Bamako d’au moins 50%.
Depuis plusieurs mois, le Mali est confronté à un terrible problème de délestage. Face à la gravité de la situation, l’ancien chef du gouvernement est sorti du silence. Il propose une batterie de solutions notamment le rétablissement du dialogue avec la Côte d’Ivoire qui ne fournit plus que 10% de l’électricité qu’elle fournissait au Mali, en raison de dette mais aussi à cause de la récente crise diplomatique entre les deux pays. Pour M. Mara, l’électricité vendue par la Côte d’Ivoire reste une potentielle solution de sortie de crise.
Elle reste, selon l’ex-président du parti Yelema, la moins chère des sources d’électricité pour le Mali soit 65 F CFA le kilowatt contre plus de 200 FCFA pour les groupes par exemple. ‘’Ce potentiel est d’environ 65 GWH soit le tiers des besoins de Bamako’’, souligne-t-il. Il estime que ‘’dans l’immédiat, c’est la seule possibilité qui reste utilisable pour le Mali et elle permettrait de réduire les délestages à Bamako d’au moins 50%. Au lieu d’avoir 12H d’électricité par 24H, on pourrait en avoir 18, ce qui serait un progrès majeur’’.
Pour y parvenir, celui qui est expert-comptable de formation pense qu’il est ‘’souhaitable d’entrer en négociation avec les Ivoiriens’’. Il conseille d’obtenir un rééchelonnement de la dette à leur égard, ‘’sans doute payer une partie en guise de bonne volonté, obtenir la fourniture immédiate d’électricité et nous engager à payer ce que nous recevons et à éponger peu à peu la dette restante. Par exemple, on pourrait affecter le bénéfice issu de l’utilisation de l’électricité reçue (35 FCFA par kilowattheure soit environ 2,5 milliards de FCFA par mois) vers le remboursement de nos arriérés. A ce rythme on pourrait payer environ 30% de ce que nous devons en un an’’, a-t-il proposé.
Il est certain, pour le président d’honneur du parti Yelema, qu’’un plan de ce type devrait suffire à convaincre les Ivoiriens de reprendre les relations commerciales de fourniture d’électricité avec le Mali. Dans l’immédiat, c’est ce qu’il faut engager. On pourrait réduire les délestages au moins jusqu’en août et avec la saison des pluies, on pourrait les réduire encore davantage. Nous pourrons ainsi arriver à la fin de l’année 2024 avec un niveau de délestage d’environ 2 à 3H par jour et cela sans détériorer la situation financière d’EDM’’.
Autres solutions envisageables
Dans cette tribune, Moussa Mara prône le renforcement de la coopération avec les pays voisins du Mali pour en finir totalement avec les délestages à moyen terme, et se tourner vers l’énergie solaire. Il estime que le pays doit s’orienter ‘’fermement’’ vers le solaire en encourageant le modèle de la centrale de KITA. Pour lui, ‘’il faut relancer les dossiers des centrales solaires de Ségou, de Sikasso, de Ouelessebougou et de Fana pour qu’ils soient opérationnels ou en voie de l’être d’ici la fin de l’année 2025. Les projets actuellement étudiés avec la Russie (solaire, nucléaire…), qui s’inscrivent dans une échelle de temps plus lointaine, viendront compléter ce tableau’’.
Moussa Mara conclut que le niveau de l’eau disponible n’est pas assez élevé pour autoriser une grande production d’électricité en raison des faibles pluviométries de l’année dernière pour faire fonctionner les barrages. Il estime donc qu’il ne faut pas attendre d’amélioration de ce côté, pas avant la fin de l’hivernage en tout cas.
Adama Tembely/ Malikonews.com