Festival sur le Niger : entre opportunités et cherté

Festival sur le Niger : entre opportunités et cherté. Crédit photo : Festi' Art Segou

La 20ème édition du festival sur le Niger – Ségou ’art est officiellement lancée depuis le 31 janvier, la ville de Ségou est la capitale culturelle du Mali durant toute cette semaine. Les acteurs culturels des quatre coins du monde se sont donnés rendez-vous dans la cité des Balanzans, qui attend près de 40 000 festivaliers, pour magnifier l’art dans tous ses aspects. Pourtant, la population locale de Ségou se plaint déjà de la grande cherté qui caractérise cet évènement, alors que d’autres profitent du festival, s’en frottent les mains.  

L’ambiance à la foire artisanale et agricole du festival sur le Niger, est timide ce vendredi matin. Près d’une centaine de stands des marchands forme cette foire du festival au quai des arts de Ségou, situé au grand marché de la ville sur les berges du fleuve.

« Cette foire est un véritable espace de promotion artisanale et des marchands. Elle est organisée durant chaque édition du festival, c’est aussi sa 20ème édition », nous a indiqué un organisateur du festival.

Mais, pour cette année, certains marchands sont inquiets de l’affluence des visiteurs à la foire, « les gens viennent nonchalamment depuis le début de l’activité, même ceux qui visitent nos stands n’achètent pas. Nous demandons aux gens de venir acheter les bons produits et à moindre cout », a réagi cette vendeuse de l’encens.

Sory Sylla, est un artisan qui est venu à Ségou pour le compte de son association, la Maison des artisans de Bamako pour exposer les produits confectionnés par les artisans de l’organisation. Dans son stand, on trouve des sacs fabriqués par les tissus locaux, des chaussures purement artisanales et d’autres, Sylla remarque une très grande différence entre la foire de cette année et les autres années, il est un habitué de cette rue marchande du festival avec 4 participations, “c’était plus organisée la fois dernière contrairement à cette année. Il y’avait beaucoup d’artisans mais nous y remarquons très peu d’artisans cette fois-ci, c’est devenu une foire plutôt commerciale”.

Pour sa part, Boris Kodjo, un artisan spécialisé dans la confection de chaussures, affirme qu’il n’y a pas de « marché cette année mais on espère que les choses évolueront, comme il nous reste encore trois jours à faire. Je demande aux festivaliers de venir abondamment à la foire, venir au festival sans faire un tour ici, c’est manquer une grande partie de l’évènement ».

« Le marché se passe bien de mon côté, mais l’affluence est timide depuis le début des activités, on est en déjà au week-end, nous espérons que les choses bougeront d’ici ce soir », a estimé Fatoumata Diarra, qui vend des articles des femmes, (robes, chaussures, parfum, pommades etc…)

A Ségou

Tous les hôtels de la ville sont déjà pleins, « toutes nos chambres ont été réservées depuis deux semaines avant le festival », nous a confié le gérant d’un hôtel.

Yacouba Coulibaly est un jeune de Ségou qui donne à louer les appartements à chaque édition du festival, « tous nos appartements sont déjà pris, les quelques-uns qui restent sont réservés par des personnes qui viendront ce vendredi de Bamako ». Il continue, « nous les donnons à location à des prix différents, une chambre avec douche intérieure fait 10 000f par nuit, un appartement entier fait 30 000f par nuit ».

En outre dans la ville, la population s’apprête à faire de cette 20ème édition « une grande fête, car 20 ans de cet événement n’est pas anodin, le festival a changé l’image de Ségou durant ces dernières années », estime Bibata Koné, une ségovienne.

Mais d’autres se plaignent de la «cherté des bracelets d’accès aux activités du festival au vu du contexte économique du pays. Les autres années, le bracelet pour avoir accès à tous les concerts était à 5000f mais cette année c’est à 10 000f. Aussi, même pour accéder à la foire, on est obligé de prendre un ticket à 200 f, mais ça aussi c’est nouveau », a ronchonné ce ségovien. Son point de vue est partagé par plusieurs d’autres personnes, « tout est chèr durant ce festival, tout quoi, même les prix de l’eau ».

Boubacar Bouaré, est un moto-taximan, qui est enthousiaste sur son petit business qui s’accroît « pendant cette semaine, le marché est là, je gagne par jour plus de 30 000f, de mardi à aujourd’hui, et chaque jour d’autres clients viennent ».

Les gargotes à travers la ville sont illuminées déjà par les couleurs du festival, « on se prépare pour accueillir chaque édition du festival, les clients viennent de partout, même tard dans la nuit, on reçoit ici des clients », martèle cette gargotière, sans dire un chiffre de ce qu’elle gagne par jour.

 

Mohamed Camara / Envoyé spécial ©️ Malikonews.com

 

 

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