Après le départ définitif de la mission onusienne du territoire malien, en décembre dernier, des informations fallacieuses tournaient encore, en boucle sur le pays, on y va jusqu’à admettre que les autorités maliennes ont décidé de se retirer de l’ONU “avec effet immédiat”. Cette information trompeuse avait fait le chou gras sur les réseaux sociaux, ces dernières semaines. Selon les vérifications des fact-checkers de l’AFP- factuel, elle a été rapportée par des pages Facebook basées en Côte d’Ivoire. Les services de communication du porte-parole du gouvernement malien ont démenti l’information, ce 17 avril.
C’est devenu courant, et cela part actuellement dans tous les sens. Au Mali, partager la bonne information devient un combat de titan dans une jungle animée par des fausses nouvelles récurrentes. Vidéastes, web-activistes, influenceurs des réseaux sociaux, pages anonymes etc… tous ces informateurs d’un genre nouveau véhiculent quotidiennement des informations trompeuses sur le pays.
Pour quelle fin ?
Personne ne saurait la motivation derrière les fausses nouvelles partagées par ces « faux journalistes » des médias sociaux, dans un pays où la majorité des populations s’informent via ces nouveaux outils d’internet. Ce n’est pas que cela, ces producteurs des “fakes news” en ligne, vont jusqu’à diffamer le plus souvent, les personnalités publiques, politiques, culturelles voire même religieuses du pays. Ainsi que d’affirmer des propos impertinents aux noms des autorités, ce qui s’avère le plus généralement faux.
« Le Mali se retire de l’ONU avec effet immédiat« , une publication en ligne a ainsi été détectée fausse par le service de fact-checking de l’AFP- Factuel, ce 17 avril, qui a souligné que cela était prétendue par « de nombreuses publications diffusées, des centaines de fois sur Facebook et X (anciennement Twitter) depuis le 12 avril 2024, avec la photographie d’un homme en tenue militaire »
Une page Facebook, nommée « Big Douhaou Officiel » sur laquelle la photo d’une femme est mise en profil, et basée en Côte d’Ivoire, selon l’AFP-Factuel, est à l’origine de cette fausse nouvelle avec la photo du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, pour illustrer la publication.
« Ces messages sont principalement relayés par des comptes basés en Côte d’Ivoire, dans un contexte de grande défiance, en Afrique de l’Ouest, envers les organisations internationales et les puissances occidentales », ont rapporté les fact-checkers de l’AFP. Avant de confirmer que « ces assertions virales sont infondées : le Mali n’a pas décidé de se retirer des Nations-Unies », une information confirmée par les services de presse du gouvernement.
« Si le Mali quittait l’ONU, ce n’est pas de cette manière que ça va se gérer ; vous l’auriez su par des voies beaucoup plus appropriées », avait assuré, une responsable du service presse du porte-parole du gouvernement, au service de fact-checking de l’AFP, le 17 avril.
Aucun média n’en a parlé
Par ailleurs, le gouvernement a décidé de se retirer conjointement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – Cédéao, avec ses pairs de l’Alliance des Etats du Sahel – AES, en janvier, après le bouclage du départ des troupes onusiennes dans le pays, en décembre 2023. Ces différentes informations sont vraies et bien vérifiées à travers les traitements pluralistes des médias nationaux et internationaux et des déclarations officielles.
Selon le service de vérification des faits de l’AFP, ils ont cherché, à l’aide de « mots clés, si une telle information a été rapportée ces derniers jours dans la presse locale, nationale et internationale. Mais aucun média n’a consacré d’article au prétendu retrait du Mali de l’ONU. Aucune trace de cette décision, non plus, sur les sites et comptes officiels des autorités maliennes »
Le champ médiatique malien est actuellement miné par ces producteurs des fausses informations en ligne, dont certains professionnels de médias tombent très souvent dans leurs pièges. En plus, c’est auprès de ces individus que la plupart des internautes s’informent majoritairement, et ces infos purement fallacieuses dominent aujourd’hui l’actualité du pays. Une éducation massive aux médias pourrait aider à atténuer ce fléau.
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com