Dans une émission de télé intitulée, « Mali Kura taasira », soit la voie du nouveau Mali, en français, sur la chaîne nationale, Ortm, la ministre de l’énergie, Bintou Camara, s’est excusée auprès des maliens pour les dégâts et les désagréments causés par la crise énergétique qui frappe le pays. Mais, elle a surtout fait savoir l’existence « d’une crise énergétique extrême, bien avant » leur arrivée aux affaires.
Elle s’était peut-être privée de parole, depuis sa dernière sortie à la télévision nationale en octobre dernier, la patronne du département de l’énergie avait fait de graves révélations sur la société de l’énergie du Mali, ce jour-là. Elle avait notamment évoqué une corruption organisée au sein de la société, tel que le vol de carburants, des détournements et malversations financières, dont les retombées seraient cet endémique délestage qui annihile tout le système économique du pays.
Les maliens attendaient des assurances de madame Bintou Camara, depuis sa dernière sortie où elle avait promis « une nette amélioration » dès le lendemain de cette sortie. Lors de son passage, ce week-end, dans l’émission “Mali Kura Taasira”, elle a tenu à nuancer ses propos : « Je tiens à rectifier que je n’ai pas dit qu’il y aurait une amélioration dès le lendemain. J’ai plutôt mentionné que même demain, nous ne pouvons garantir que cela prendra fin. Toute personne connaissant les réalités en place ne le dirait jamais. Personne ne peut affirmer que les problèmes d’électricité et d’eau se résoudront du jour au lendemain. Même avec les moyens financiers, il reste un travail colossal à accomplir. Ils travaillent souvent tard, jusqu’à 22 h ou 23 h, car c’est un travail minutieux. Ce que nous pouvons dire aux Maliens, c’est que nous travaillons dessus et prions pour que Dieu nous aide à le conclure rapidement. Je tiens à remercier les autorités qui continuent de nous soutenir dans cette tâche. »
Résoudre le problème immédiatement
Par ailleurs, durant cette même émission, la ministre Camara, a reconnu que le défi énergétique au Mali, est « un problème qui perdure depuis des années. Il faut donc le résoudre une bonne fois pour toutes, ce qui nécessite au préalable un diagnostic sérieux du secteur ». Et précise, « «nous sommes en train de voir comment pallier le problème». Pour elle, ces délestages endémiques doivent être gérées « avec la quantité d’électricité dont on dispose ».
« En plus de l’hydroélectricité, il faut aussi alimenter les groupes électrogènes pour pouvoir assurer la desserte en électricité », a-t-elle déclaré, avant de faire savoir que les groupes électrogènes en panne au niveau des barrages de Sélingué seront bientôt réparés.
Dette de plus de 600 milliards de Francs CFA
La crise est également d’ordre financier, la cheffe du département en charge de l’énergie a noté que le ministère de l’économie et des finances apporte un soutien considérable.
Elle est intervenue aussi sur la situation des dettes de l’EDM, qui s’élèvent à plus de 600 milliards de Fcfa. La ministre a précisé que « ces dettes ont été contractées sur plusieurs années, auprès des banques et d’autres fournisseurs comme les commerçants. On est entrain de négocier avec les banques pour rembourser ces dettes »
Le département est, en outre, engagé sur de nombreux chantiers pour résoudre le problème d’électricité, selon Mme Camara, comme celui de l’achat des équipements, des réformes relatives notamment à la restauration d’une bonne gouvernance au sein de l’EDM et l’accélération de la mise en place de l’énergie solaire. Selon elle, ces dossiers sont beaucoup avancés avec les partenaires. Elle a également évoqué des projets avec la Fédération de Russie.
« Des négociations sont en cours. Certaines sont déjà terminées », a révélé la ministre, tout en précisant que la privatisation de l’EDM n’est pas à l’ordre du jour.
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com