Deux jours après son retour triomphal dans la ville de Kidal, l’armée malienne a dit avoir découvert un charnier dans ce lieu stratégique du pays, lors de ses opérations de sécurisation, le jeudi 16 novembre. Une procédure d’enquête a été lancée, hier 20 novembre, par le procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme, en vue de faire la lumière sur ces faits.
Ce charnier serait le rappel “des atrocités” commises par les terroristes “sans foi ni loi”, selon l’armée dans un communiqué, datant du jeudi 16 novembre.
L’armée malienne, qui a également annoncé des enquêtes « pour traduire les auteurs devant la justice », a fait son retour en grande pompe dans la ville de Kidal le 14 novembre, après d’intenses combats avec les rebelles touareg dans ce lieu, qui a été le foyer de la revendication indépendantiste d’où l’Etat central et l’armée avaient été chassés en 2014. Les Famas ont repris le contrôle de cette ville après le départ précipité, le 31 octobre, des Casques bleus de leur camp à Kidal qui était prévu dans le cadre du retrait de cette force du pays d’ici à la fin de l’année.
Les groupes séparatistes s’opposent à ce que la mission onusienne transfère les emprises qu’elle occupe aux autorités maliennes, ce qui viole, selon eux, des accords passés en 2014 et 2015 quand, après s’être soulevés en 2012, ils avaient accepté un cessez-le-feu et de faire la paix.
Procédure d’enquête
Ces groupes à dominante touareg ont repris les hostilités contre l’État central, et accusent régulièrement les forces armées maliennes et ses alliés russes de commettre des exactions contre les populations civiles.
C’est dans ce contexte que, ce 20 novembre, le procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, Amadou Bocar Touré, a fait un communiqué de presse annonçant l’ouverture d’une enquête concernant la découverte “d’un charnier à Kidal” par les Forces armées maliennes.
Il indique qu’à l’égard de la gravité des “faits révélés susceptibles de constituer des infractions présumées d’actes de terrorisme et de violation des droits humains, notamment de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité”. Il assure dans son communiqué, qu’une “enquête” a été ouverte en vue de faire “la lumière sur ces faits”, “d’identifier et interpeller les auteurs, coauteurs et complices pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice”
Mohamed Camara / Malikonews.com
