Dans une vidéo devenue virale, une mère ayant perdu son enfant souffrant d’asthme, a pointé du doigt « la négligence des personnels soignants » dans certains hôpitaux de Bamako et de Kati. Dans cette vidéo partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux, la mère désemparée et en pleurs, a demandé si « une vie vaut mieux qu’une autre ». Face à ce drame, le secrétaire général du ministère de la santé, a invité, dans une lettre circulaires, datant le 19 avril, les responsables de la santé, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour « offrir des services et soins de qualité aux usagers »
« Dans tous les hôpitaux où nous nous sommes rendus, on nous affirme qu’il n’y a pas d’électricité. Nous avions notre enfant qui souffre d’asthme, et il faisait presque 2 heures du matin. Nous avons fait presque tous les centres de santé et hôpitaux de Bamako, mon mari et moi, jusqu’à Kati. A Kati, ils nous ont martelé le même problème d’électricité, c’est de là que mon mari a dit niet, qu’il ne bougera pas tant qu’on ne s’occupe pas de son enfant… », a affirmé la mère en larmes, dans la vidéo. Avant d’indiquer que « quand mon mari s’est montré intraitable comme ça, l’agent sanitaire qui était de garde, lui a dit qu’il va voir s’il y a de l’oxygène. Ensuite il est revenu nous dire qu’il n’y a ni oxygène ni électricité »
Ainsi, « nous sommes retournés à Bamako. Une fois à la maison, nous avons pensé à une personnalité, et l’avons appelé au téléphone. Celle-ci, nous a dit de retourner à Kati, de retour à Kati, les mêmes agents qui ont dit qu’il n’y a pas d’oxygène pour mon enfant, l’ont correctement pris en charge », a-t-elle indiqué.
Pourtant, nonobstant l’octroi « tardive » de l’oxygène, l’enfant a rendu l’âme avant « 7 heures du matin, il était déjà fatigué » toujours selon la mère. Après le décès de l’enfant, « je suis sorti demander aux docteurs, pourquoi quand tu viens avec ton patient, vous dites que vous ne pouvez pas le toucher, prétextant le manque d’électricité ? », a-t-elle estimé dans sa vidéo.
« S’il n’y a pas d’électricité, pourquoi vous venez au travail ? Pourquoi les personnels soignants négligent les gens, jusqu’à ce qu’ils voient quelqu’un d’influent derrière ? », s’est-elle demandée, dans sa vidéo, qui a suscité des commentaires multiples sur les différents médias sociaux, ce début de week-end. A travers les différents commentaires, beaucoup d’internautes maliens éprouvent de la solidarité face à l’émotion de la mère, « ce sont des pratiques qui existent belle et bien dans nos structures sanitaires. C’est le comportement de nos infirmiers et infirmières, comme ça », a réagi un internaute.
« Il est temps que les autorités prennent des mesures appropriées pour la fourniture continue des structures sanitaires en électricité. Sinon, le manque d’électricité est en train de faire plusieurs victimes dans nos hôpitaux », a estimé un autre dans un tweet sur le réseau social X (anciennement Tweeter)
Lettre circulaire
24 heures après les faits, et face au tollé général, le secrétaire général du ministère de la santé, a donné instructions, dans un courrier, aux directeurs des hôpitaux et au directeur général de la santé, ce 19 avril : « Il m’est revenu des plaintes récurrentes de la part des usagers liées à la qualité de l’accueil et de la prise en charge des patients dans les structures de soins notamment pendant les périodes de garde ». Avant d’inviter les différents directeurs, face à cette situation de prendre toutes les « dispositions nécessaires pour offrir des services et soins de qualité aux usagers ».
Il a notamment indiqué dans sa lettre qu’il attache du « prix à l’exécution correcte de la présente instruction ».
Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com