Ce vendredi 19 juillet, le surnommé « Roi de la Kora », Toumani Diabaté est décédé à l’âge de 58 ans à Bamako, à la suite d’une courte maladie. Depuis le jour de son décès, les hommages pleuvent de partout pour saluer la mémoire de cette grande figure de la culture malienne.
«Il a réussi son pari, en laissant des empreintes avec son frère Mamadou et avec son fils Sidiki», c’est ce qu’a dit l’ancien ministre de la culture et cinéaste, Cheick Oumar Sissoko.
Le ministre de la culture, Andogoly Guindo a salué la mémoire d’un “ambassadeur de la culture malienne, icône de la musique africaine”. En indiquant que “Toumani Diabaté est auteur de plus d’une dizaine d’albums, deux fois titulaire du Grammy Awards et d’autres distinctions prestigieuses à travers le monde. Cette disparition est une grande perte pour le Mali et l’Afrique. Sa vie et l’œuvre qu’il a accomplie restent des exemples qui marqueront à jamais des générations entières.”
Toumani Diabaté, né en 1965 à Bamako, est issu d’une famille de griots, des gardiens des traditions et détenteurs d’histoire orale. Il était réputé pour son art de la kora.
Selon le chanteur Salif Keita, le maître de la Kora a joué «sa partition en emmenant la kora et les mélodies du Mandé dans une autre sphère. »
Pour sa part, la diva de Wassoulou, Oumou Sangaré garde « des souvenirs précieux de nos premiers voyages ensemble, notamment cette tournée mémorable en Europe avec l’ensemble Djoliba Percussions. Ces moments partagés sur scène et en coulisses ont forgé une amitié indéfectible. Toumani m’appelait affectueusement « N’fa Togoma Dèn », (la fille de l’homonyme de mon père) un surnom qui restera gravé dans mon cœur » Avant de déclarer que « je me souviens de nos collaborations, de nos échanges riches et profonds sur notre héritage musical. Toumani était un gardien de notre culture, mais aussi un innovateur audacieux qui n’a jamais cessé de repousser les limites de son art ».
« Grand-frère, je viens d’apprendre avec une très grande tristesse ta brutale disparition sans même avoir appris que tu étais souffrant. Saches que tu as marqué d’un trait indélébile ton passage sur terre. Tu nous laisses orphelins de ta musique et de ta sagesse », a écrit sur sa page Facebook, le chanteur de Zouglou ivoirien A’Salfo du groupe Magic Système.
Toumani, un pont entre la tradition et la modernité
Le griot de la famille fondatrice de Bamako, Bourama Soumano a estimé que « Toumani Diabaté a su joindre la modernité à la tradition, sans oublier sa grande croyance foncière de l’islam »
« C’est maintenant qu’on va se rendre compte de tout ce que Toumani a apporté à la consolidation, au renforcement de notre tissu social, j’allais dire simplement au tissu culturel», a dit l’ancien ministre des sports, Hamane Niang.
L’artiste comédien Magma Gabriel Konaté a souligné qu’il a fait « briller le nom du Mali, le nom de l’Afrique au firmament de la musique mondiale »
Le chanteur Abdoulaye Diabaté a indiqué « qu’on va rester trop longtemps sans avoir un remplaçant de Toumani Diabaté »
Pour le musicien Cheick Tidiane Seck, « il avait absorbé beaucoup de tendance et il était ouvert dans la musique. Tout en revendiquant son authenticité, c’est ce Toumani que l’humanité doit garder en mémoire »
Le chanteur sénégalais Youssou Ndour a salué « un virtuose de la kora, un arrangeur musical hors pair », sur X (ancien Twitter)
« L’immense Toumani Diabaté a tiré sa révérence. Ce soir, la kora est orpheline de son Maître », a réagi le journaliste malien Seydou Sissouma sur X
Pour sa part, la griotte Kandia Kouyaté a accompagné la dépouille du maître de la Kora par la force de ses cordes vocales, en chantant à la mémoire de Toumani Diabaté, en malinké, «mon cher Toumani rendez-vous dans un autre monde… »
Mohamed Camara/Malikonews.com