Coupures intempestives d’électricité : le calvaire des hôpitaux publics

MalikoNews

Avis de tempête sur la fourniture d’électricité au Mali. Bamako est confronté depuis quelques mois à des coupures d’électricité à n’en pas finir. Cette situation n’est pas sans conséquences néfastes sur les hôpitaux de la place.  Que ça soit à l’hôpital du point G ou à l’hôpital Gabriel Touré, le constat est amer et donne froid dans le dos. Les coupures font des victimes à longueur de journées, au nez et à la barde des médecins.

« On a beau fanfaronner la souveraineté, quand on n’a pas l’indépendance énergétique, c’est la poudre de perlimpinpin ». Cette affirmation d’un leader politique malien illustre le tableau noir que détient les conséquences des coupures sur les hôpitaux.  Ce n’est pas un mais plusieurs hôpitaux de la capitale malienne qui ont du mal à fonctionner normalement à cause des coupures d’électricité. Pour cause, le manque de budget de fonctionnement pour alimenter les groupes électrogènes en carburant pendant des heures. Et les conséquences sont « fâcheuses », commente Djimé Kanté, le porte-parole du comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré, en légende d’une vidéo postée sur son compte Facebook.

Dans cette vidéo de plus de 8 minutes, le Secrétaire général adjoint du syndicat national de la santé, de l’action et de la promotion de la famille de l’hôpital dénonce les tares de la structure en cas de coupure de courant : « le problème commence au niveau de la billetterie pour les patients qui viennent en consultation. Sans courant, la billetterie ne fonctionne pas », a déclaré M. Kanté.

« des opérations chirurgicales ont été plusieurs fois reportées à cause des coupures intempestives »

Pour lui, au service de chirurgie, « des opérations chirurgicales ont été plusieurs fois reportées à cause des coupures intempestives ». Il continue « la morgue de l’hôpital est l’une des plus grandes morgues en termes de capacité d’accueil, elle peut passer des heures sans courant, imaginez les conséquences », s’est indigné le syndicaliste.

Au niveau du service de chirurgie pédiatrique, le constat demeure pathétique à en croire le porte-parole des travailleurs « au niveau de ce service, les enfants devraient bénéficier de la fraîcheur du climatiseur. En cas de coupures, ces pauvres n’en profitent pas ». Pire encore, au service de chirurgie générale dont l’hôpital est une référence au plan national, « dans le département de néonatologie, les couveuses ne produisent pas la chaleur nécessaire pour les enfants prématurés en cas de coupures».

Visiblement ému, il affirme que « l’oxygène est coupé aux malades du service d’urgences et celui de cardiologie.

Même cas de figure à l’hôpital du point G. joint par téléphone, un médecin déclare que « tous les services de l’établissement ne sont pas alimentés par les groupes électrogènes. Par exemple, au service de rhumatologie, j’ai l’habitude de faire des consultations dans la chaleur et l’obscurité. Ça ne facilite pas le travail », s’est confié le docteur sous l’anonymat.

Les groupes électrogènes

Considéré comme l’établissement de santé le plus fréquenté du pays, l’hôpital qui porte le nom du jeune Gabriel Touré, un étudiant en médecine partie à la fleur de l’âge, fait face une énorme difficulté due à la restriction budgétaire.

Djimé Kanté affirme « dès fois la structure a de difficultés à se doter d’ordonnanciers ou des dossiers médicaux. Dans ces conditions, comment alimenter les groupes électrogènes en carburant pendant des heures ? », s’est-il interrogé. Il renchérit en ironisant « si EDM n’a pas pu faire fonctionner ses groupes, ce n’est pas Gabriel Touré qui va pouvoir “faire fonctionner les siens” ».

Depuis quelques mois, la seule société de production et de fourniture d’électricité est confrontée à un problème de fourniture d’électricité caractérisé par des délestages sans précédent.

A.M. Tembely / Malikonews

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