Côte d’Ivoire: le parti de Gbagbo dénonce deux nouvelles arrestations parmi ses cadres

Côte d'Ivoire: le parti de Gbagbo dénonce deux nouvelles arrestations parmi ses cadres. Archives AFP

Le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a affirmé dimanche que deux de ses cadres, dont un ancien ministre, étaient en garde à vue depuis vendredi pour leur responsabilité présumée dans des incidents survenus le week-end dernier à Abidjan, et a demandé leur libération.

Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire, avant la présidentielle du 25 octobre: des figures de l’opposition – dont Laurent Gbagbo – sont exclues du scrutin par des décisions de justice et plusieurs militants d’opposition ont été interpellés ces dernières semaines.

L’ancien ministre de la Défense Moïse Lida Kouassi (2000-2002) et l’ex-ambassadeur Boubacar Koné, cadres du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) avaient été convoqués vendredi à la préfecture de police d’Abidjan.

Selon le PPA-CI, ils s’y trouvaient toujours dimanche après-midi et ont été placés en garde à vue.

« Selon nos avocats, on leur reproche d’être les instigateurs des évènements du 1er août à Yopougon », a déclaré Justin Koné Katinan, président du conseil stratégique et politique du parti, lors d’une conférence de presse dimanche.

Dans la nuit du 1er au 2 août, dans cette commune d’Abidjan, un bus de transport public a été incendié, une voiture de police dégradée par des individus armés de machettes, de gourdins, d’armes à feu et de cocktails incendiaires, selon le procureur de la République, Oumar Braman Koné.

Onze personnes ont été arrêtées en lien avec ces incidents.

Le PPA-CI affirme par ailleurs être toujours sans nouvelles de six de ses membres « enlevés » le week-end dernier et nie toute implication dans les incidents de Yopougon.

– « Harcèlement » –

« Le PPA-CI exige la libération immédiate de Moïse Lida Kouassi et de Boubacar Koné, et des prisonniers d’opinion de tous bords », a déclaré dimanche Sébastien Dano Djedje, président exécutif du PPA-CI, qui a dénoncé « une opération d’intimidation et de répression » et un « harcèlement judiciaire et politique ».

Invité dimanche soir sur la chaîne privée NCI 360, le procureur Koné n’a pas voulu commenter les enquêtes en cours mais a assuré que les poursuites du parquet « ne sont pas faites en fonction des partis politiques ».

« Toutes les personnes interpellées, peu importe la forme, ont été traduites devant le procureur. Il n’y a jamais eu d’enlèvement. Elles sont dans des procédures judiciaires ouvertes au tribunal et se trouvent dans des lieux de détention en bonne et due forme », a-t-il ajouté.

Samedi, des milliers de militants des deux principales formations d’opposition, le PPA-CI et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ont manifesté dans le calme dans les rues de Yopougon.

Ils protestaient contre la candidature du chef de l’Etat Alassane Ouattara à un quatrième mandat et demandaient la réinscription de leurs leaders, radiés des listes électorales et exclus de la course à la présidentielle.

« Un dialogue politique permanent, sincère, ce serait bien pour la Côte d’Ivoire, nous l’appelons de tous nos voeux », a plaidé M. Dano Djedje dimanche.

Avec AFP

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