Conférence de presse de la Dirpa : Bamako dément les accusations de Nouakchott

Le colonel-major Souleymane Dembélé, le patron de la Direction de l’information et des relations publiques des armées - Dirpa. © Dirpa

Lors de sa traditionnelle conférence de presse mensuelle, tenue ce 07 mai, le colonel-major Souleymane Dembélé, le patron de la Direction de l’information et des relations publiques des armées – Dirpa, a déclaré qu’à « aucun moment, les forces armées maliennes n’ont franchi la frontière mauritanienne ». Une déclaration publique qui répond aux accusations des autorités mauritaniennes, formulées le 02 mai, par le porte-parole de son gouvernement, qui avait dénoncé de « nombreux mouvements entre groupes armés et l’armée malienne » à la frontière entre les deux pays.

Nouakchott continue d’accuser les bruits de bottes des soldats de Bamako, à la frontière entre les deux pays. Après une série de consultations entre les deux voisins, en mi-avril, le gouvernement mauritanien semble changer de ton. Ce jeudi 02 mai, les propos de son porte-parole ont surpris les officiers maliens.

Dans sa déclaration, Nani O. Chrougha avait déclaré que « notre frontière avec le Mali est instable et notre armée est prête », avant de préciser que « toute violation du territoire mauritanien, d’où qu’elle vienne sera réprimée par les forces armées » mauritaniennes.

« Les zones frontalières sont toujours difficiles, surtout si elles se chevauchent géographiquement et démographiquement » avait reconnu M. Chrougha. Il en a également profité pour révéler que “ la Mauritanie a adopté la procédure internationale qu’exigent les incidents se produisant à l’extérieur des frontières du pays 

Par ailleurs, le patron de la Dirpa, le colonel-major Dembélé, en a profité de l’occasion, ce 07 mai, pour répondre aux accusations mauritaniennes. Selon lui, à « aucun moment, les forces armées maliennes n’ont franchi la frontière mauritanienne ».

Outre la “tentative d’activation des tensions au niveau de la frontière Mali-Mauritanie” que le chef de la Dirpa a qualifié de “fébrile »,  il a également évoqué la situation sécuritaire général du pays entre les mois de mars et avril et indiqué une présence d’acteurs « nuisibles » dans cette zone frontalière « depuis un certain temps »

Mali-Mauritanie ?

Depuis un certain temps, la Mauritanie accuse l’armée malienne et ses alliés, d’avoir tué une dizaine de ses citoyens, et d’en avoir enlevé certains. Une situation qui avait provoqué la colère de Nouakchott qui a parlé d’ «attaques répétées» sur ses citoyens par l’armée malienne, à la frontière entre les deux pays. Des citoyens qui seraient des nomades qui font la transhumance entre le Mali et la Mauritanie. Cette pratique courante dans la région, surtout en cette veille de l’hivernage, est une tradition séculaire sahélienne.

Cette situation avait suscité des réactions diplomatiques entre les deux pays, une délégation spéciale malienne conduite par le chef de sa diplomatie, Abdoulaye Diop et le ministre de la défense, Sadio Camara, avait été reçue par le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, le 15 avril.

A la suite de cette visite « d’amitié et de fraternité » malienne, le président de la transition, le colonel Assimi Goita, avait reçu, une délégation mauritanienne pilotée par son ministre de la Défense, Hanana Ould Sidi, pour porter un message de son président à son homologue malien, le samedi 20 avril.

Ce jour-là, le ministre Ould Sidi, avait évoqué « les relations fraternelles et historiques unissant les deux pays », et avait aussi souligné que “la préservation et le renforcement de ces liens distinctifs sont une responsabilité collective”.

Mohamed Camara /©️ Malikonews.com

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