Les chefs d’Etat de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest – Cédéao ont encore décidé de maintenir la voie de la médiation pour faire revenir les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel – AES, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, au sein de la communauté. C’est du moins ce qui ressort du sommet des présidents de l’espace, tenu ce dimanche 07 juillet, à Abuja, au lendemain de la rencontre des présidents de l’AES.
Le sommet de dimanche a débuté à Abuja par un huit clos de près de deux heures des chefs d’Etat. Les présidents ouest-africains s’étaient enfermés pour discuter longuement de la sortie des trois pays de la communauté, qui ont acté la naissance d’une confédération sahélienne.
A l’issue de ces longues discussions, le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, reconduit à la tête de l’organisation, a choisi, Bassirou Diomaye Faye, le président du Sénégal pour prendre langue avec ses homologues burkinabé, malien et nigérien. Le président Faye tentera une fois de plus de faire revenir ces trois pays au sein de la communauté. Si cette mission échoue, «on va acter la rupture, avec les conséquences», ont laissé entendre les chefs d’Etat de l’organisation.
Bassirou Diomaye Faye, un pari sûr ?
Le nouveau président sénégalais élu, fin mars, a déjà fait un tour des pays de la sous-région, pour renforcer les relations de son pays avec ses voisins. Ces voyages de prise de contact l’ont amené au Mali et Burkina, deux pays qui ont déjà claqué avec fracas la porte de la Cédéao. Outre le renforcement des relations bilatérales, le président Faye avait évoqué à Bamako et Ouagadougou, son envie de voir les trois pays de l’alliance sahélienne revenir au sein de l’organisation sous-régionale.
Dès son retour d’Abuja, ce dimanche dans la soirée, après le sommet, à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, le président sénégalais a fait une déclaration. Dans son message, il s’est appesanti sur les résolutions prises par l’organisation. Il a notamment évoqué la lourde mission de médiation qui lui a été confiée par l’organisation.
La mission du président sénégalais est de “[…] de travailler à un rapprochement des positions. Cela a été consacré aujourd’hui dans la résolution de la Cédéao qui a décidé de travailler à l’apaisement entre l’organisation et ces pays [Mali, Niger et Burkina Faso] qui sont encore membres, parce que le délai auquel leur velléité de départ doit être entériné n’est pas encore arrivé” a déclaré Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais. Il a notamment indiqué qu’entre temps, “nous ne pouvons pas rester les bras croisés, notre responsabilité c’est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu’il puisse avoir une plage de dialogue entre les parties prenantes”
“J’espère que d’ici la fin du délai de préavis qu’il y aura assez de discussions qui permettront de réconcilier les positions et de travailler à renforcer l’organisation afin qu’elle prenne mieux en charge les défis communs auxquels nous sommes confrontés”, a estimé le président Faye dans son message.
Mohamed Camara / Malikonews.com