Dominer n’est pas toujours gagner. Le Burkina Faso l’a appris à ses dépens, mardi à Casablanca, lors de son entrée en lice à la CAN 2025. Longtemps maître du jeu et en supériorité numérique pendant plus d’une mi-temps, les Étalons ont pourtant dû attendre les toutes dernières secondes pour renverser une Guinée équatoriale accrocheuse (2-1). Une victoire arrachée dans la douleur, mais précieuse, qui propulse les Burkinabè en tête du groupe E.
Dans l’enceinte du stade Mohamed V, le duel avait des allures de choc entre outsiders ambitieux. Le Burkina Faso, porté par ses rêves de finale le 18 janvier prochain, faisait face à un Nzalang Nacional toujours imprévisible, malgré ses turbulences internes. Et très vite, les Étalons imposent leur tempo.
Dès la 3e minute, Bertrand Traoré allume la première mèche, sans succès. Sur corner, Coco doit s’employer pour détourner une tête puissante de Dayo (9e). Le capitaine burkinabè croit même obtenir un penalty pour une main, mais l’arbitre reste de marbre (13e). Le Burkina Faso étouffe son adversaire, sans parvenir à concrétiser.
Passé le premier quart d’heure, la Guinée équatoriale sort timidement de sa coquille. Asué tente sa chance (19e), Hervé Koffi rassure ses partenaires, et les débats s’équilibrent. Le choc est rugueux : Ouedraogo écope d’un avertissement après un tacle appuyé sur Akapo, resté au sol de longues minutes (33e). Juste avant la pause, Pablo Ganet sauve héroïquement son camp en taclant Dango Ouattara, auteur d’un dribble somptueux (44e).
Au retour des vestiaires, le Burkina Faso repart à l’assaut. Bertrand Traoré manque encore de précision (46e), avant de provoquer un tournant du match. Victime d’un contact dangereux de Ndong, le capitaine des Étalons obtient, après recours à la VAR, l’expulsion du milieu équatoguinéen (48e). Les Burkinabè évoluent désormais à onze contre dix… et pensent avoir fait le plus dur.
Mais le football a ses cruautés. Malgré les occasions franches de Dango Ouattara (59e), Kaboré (62e) ou encore Traoré (66e), la balle refuse obstinément d’entrer. Sous une pluie battante, la Guinée équatoriale résiste, plie sans rompre… et frappe contre toute attente. Sur seulement leur deuxième corner du match, Anieboh surgit et catapulte le ballon de la tête au fond des filets (84e). Silence glacial côté burkinabè.
Touchés, mais pas coulés, les Étalons refusent la défaite. Dans les arrêts de jeu, Minoungou remet son équipe à hauteur, avant qu’Edmond Tapsoba ne libère tout un peuple dans un ultime élan de rage et de foi. Deux buts, deux éclairs, et un renversement aussi brutal que salvateur.
Ce succès arraché dans la souffrance offre au Burkina Faso un capital confiance inestimable avant le choc très attendu de dimanche face à l’Algérie. Un avertissement sans frais, mais un message clair : pour aller loin, il faudra savoir tuer les matchs… sans attendre la dernière seconde.


