Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, ce début août, un prêt de 39,2 millions de dollars, soit plus de 22 milliards de francs CFA, au Burkina Faso « pour un projet visant à renforcer le développement des compétences et la résilience des jeunes, en particulier des femmes. »
Cette initiative arrive à point nommé alors que le « Pays des Hommes intègres » continue de relever les défis socio-économiques découlant d’une crise sécuritaire qui dure depuis 10 ans. Selon le communiqué de la BAD, « le projet devrait créer au moins 20 000 emplois et bénéficier indirectement à 175 000 personnes. »
L’objectif premier de ce projet est « d’offrir aux jeunes une alternative à la violence et de prévenir la radicalisation en créant des possibilités de développement des compétences et d’emploi », a précisé l’institution financière africaine.
Pour l’établissement bancaire continental, « le projet multisectoriel de soutien au développement des compétences pour la résilience sera financé par une contribution de 13,2 millions d’euros du Fonds africain de développement, du guichet concessionnel du Groupe de la Banque mondiale et de 26 millions d’euros provenant du mécanisme d’appui à la transition, un mécanisme conçu pour aider les pays confrontés à d’importants défis ».
Selon Daniel Ndoye, Directeur pays de la Banque au Burkina Faso, « le projet arrive au moment venu, compte tenu du contexte social et de sécurité difficile, caractérisé par un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays et de jeunes qui sont confrontés à l’emploi ou au chômage et sont donc vulnérables aux terroristes ». Il poursuit, en soulignant que le projet qui serait «mis en œuvre dans sept régions, renforcerait les efforts du Burkina Faso pour réduire la vulnérabilité des jeunes en créant des emplois décents et en leur donnant accès aux services sociaux essentiels».
La formation professionnelle, l’équipement et le renforcement des capacités sont les principaux éléments du projet
La Bad a, par ailleurs, indiqué dans son communiqué que « les principaux éléments du projet comprennent la formation professionnelle de 61 830 personnes touchées par la crise de la sécurité, l’appui à 800 jeunes entrepreneurs, l’équipement et le renforcement des capacités de 35 centres de formation professionnelle, le financement de 1 200 projets dirigés par des jeunes et de 2 000 entreprises dirigées par des femmes et la construction de 1 000 élevages de volailles et de 1 000 petits stylos de ruminants ». Il y aura notamment « des modèles sur les droits de l’homme et la consolidation de la paix, l’éducation civique, la promotion ainsi que l’adoption de technologies résilientes face au changement climatique, y compris les solutions fondées sur la nature ».
Le Groupe BAD a également estimé que « le projet améliorera l’accès aux services sociaux de base et appuiera l’enseignement à distance à l’Université de Koudougou (région du Centre-Ouest) », qui compte actuellement le plus grand nombre d’étudiants déplacés à l’intérieur du pays. Au moins 1 000 de ces étudiants recevront des ordinateurs pour les aider à apprendre, a précisé la firme argentière africaine.
Cette donation arrive dans une période où la crise sécuritaire touche plusieurs foyers à l’intérieur du Burkina, les jeunes et les femmes sont les plus affectés.
Mohamed Camara / Malikonews.com