Londres et Washington ont dit lundi être « gravement préoccupés » par des informations sur « des massacres de civils » par l’armée du Burkina Faso et ont appelé les autorités de ce pays à revenir sur la suspension de plusieurs médias, dont la BBC.
Un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié jeudi accuse l’armée burkinabè, aux prises avec les groupes armés jihadistes, d’avoir « exécuté au moins 223 civils dont au moins 56 enfants, dans deux villages le 25 février ».
Le Burkina Faso, dirigé par des militaires issus d’un coup d’Etat, a indiqué samedi « rejeter et condamner fermement de telles accusations infondées ».
Les autorités ont suspendu plusieurs médias étrangers, dont la BBC, Voice of America mais aussi la télévision francophone TV5 Monde et des sites d’information étrangers, leur reprochant d’avoir diffusé le rapport de HRW.
Les gouvernements britanniques et américains sont « gravement préoccupés par les informations faisant état de massacres de civils perpétrés par les forces militaires burkinabés fin février », ont-ils écrit dans un communiqué conjoint.
« Nous appelons les autorités de transition à mener une enquête approfondie sur ces massacres et à demander des comptes aux responsables », ont ajouté Londres et Washington.
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont dit « s’opposer fermement » à la suspension de plusieurs médias et ont « demandé instamment » au Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso de les « reconsidérer ».
Les deux pays appellent dans leur communiqué « tous les acteurs au Burkina Faso à respecter les droits humains ». « La seule solution à long terme face au fléau du terrorisme consiste à étendre la bonne gouvernance fondée sur l’État de droit », ajoutent-ils.
Avec AFP