Dans son communiqué diffusé, le 21 juin, la commission nationale des droits de l’homme, a dénoncé des allégations de disparition forcée et/ou d’enlèvement, de violations de domicile privé, d’arrestation arbitraire. Avant de rappeler les responsabilités de l’État sur la protection des citoyens, suite à l’arrestation des onze responsables politiques, dont dix ont été mis sous mandat de dépôt, ce lundi, après trois jours de garde à vue à la brigade d’investigation judiciaire.
La CNDH a indiqué son inquiétude, dans un communiqué, vendredi, « au sujet des menaces sérieuses pesant sur l’exercice de certains droits civiques et politiques ». Avant d’attirer “l’attention des autorités sur les allégations de disparition forcée et/ou d’enlèvement, de violations de domicile privé, d’arrestation arbitraire.”
En se fondant, entre autres, sur la constitution du 22 juillet 2023, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la commission nationale des droits de l’homme a tenu, à rappeler « les responsabilités de l’État sur la protection des citoyens, et sur la garantie des droits et libertés fondamentaux comme la liberté de réunion, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, conformément à la réglementation, en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance »
Elle a également attiré « l’attention sur le fait que l’exercice des droits civiques et politiques ci-dessus évoqués constitue l’essence d’un État démocratique respectueux des droits de l’Homme ». Tout en invitant « les populations, les hommes de médias, les activistes et autres utilisateurs de réseaux sociaux à éviter tout propos incitatif à la haine et à la violence ». Elle a recommandé aux autorités « de privilégier et d’œuvrer à l’instauration d’un climat de tolérance, de concorde sociale pour une paix durable au Mali. »
Mandat de dépôt
Pour rappel, le jeudi 20 juin, onze responsables politiques de la coalition politique appel du 31 mars, ont été interpellés, au domicile de Moustaph Dicko, vice-président du parti Adema-Pasj à Baco-djicoroni Aci, suspectés de tenir une réunion politique clandestine. Alors que les autorités ont suspendu toutes les activités des partis politiques en avril dernier.
En raison de son statut d’avocat, l’un d’entre eux, Mohamed Ali Bathily a été libéré après 24 heures. Gardés à vue à la Brigade d’investigation judiciaire, les dix personnalités restantes ont comparu, lundi, devant le procureur du tribunal de la commune 5, qui les a placés sous mandat de dépôt pour « tentative de déstabilisation, atteinte à la sûreté de l’État et troubles à l’ordre public ».
Pourtant, quelques heures avant leurs incarcérations par la justice, leurs avocats ont dénoncé « un dossier vide », ils ont déclaré, que ces responsables politiques ont été arrêtés jeudi soir, « sans permis de perquisition, dans un domicile privé et par des agents n’appartenant pas à la chaîne judiciaire »
Mohamed Camara / Malikonews.com