Alousséni Sanou, ministre de l’économie et des finances : “L’économie malienne est très solide’’

Le ministre de l'économie et des finances, Alousséni Sanou. Crédit photo : Présidence du Mali

Le ministre de l’économie et des finances, Alousséni Sanou, a laissé entendre que les perspectives sont prometteuses et que l’endettement est maîtrisé. Le patron de l’économie estime que la balance commerciale du Mali est presque équilibrée : ‘’les importations couvrent les exportations à hauteur de 96% cette année, contre 94% l’année dernière. Les efforts de réduction du train de vie de l’État devraient permettre d’économiser 200 milliards de Fcfa en 2023, contre 115 milliards de Fcfa en 2022. Le taux de croissance devrait ressortir à 5,1% en 2024, contre environ 4,7% en 2023’’. C’était lors de son passage sur le plateau de l’émission télévisée de la chaîne nationale ‘’Mali Kura Taasira 2’’.

Cela pourrait paraître paradoxal aux yeux de certains. Mais pour le ministre de l’économie et des finances, l’économie malienne se porte bien. Alousséni Sanou a jeté un regard rétrospectif et introspectif dans la réalisation économique et a rassuré que l’avenir est prometteur. Il est revenu sur les mesures prises pour faire face aux défis économiques pour augmenter les revenus. Dans cet entretien de plus de 50 minutes, le ministre répondant à la question du journaliste a déclaré : ‘’aujourd’hui, la masse salariale s’élève à plus de 1.100 milliards de Fcfa, contre 700 milliards de Fcfa en 2020-2021’’.

Selon le ministre Sanou, le Mali affiche l’un des taux d’inflation les plus bas de la sous-région à cause des mesures qui ont été prises pour réduire les prix des denrées alimentaires en diminuant la taxation à l’importation de produits tels que le sucre, l’huile alimentaire et les intrants agricoles. L’incidence financière de ces mesures est estimée à environ 147 milliards de Fcfa. 

Parlant des dettes, il rassure que, le Mali n’est pas surendetté, ‘’l’État a dû payer plus de 1.100 milliards de Fcfa de dette intérieure aux fournisseurs’’. ‘’Le taux d’endettement du Mali par rapport au produit intérieur brut (PIB) est l’un des plus bas de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec un critère de convergence fixé à 70%, tandis que le nôtre se situe autour de 50%’’, a-t-il expliqué. Alousséni Sanou a révélé que la réduction du train de vie de l’État va permettre d’économiser plus de 200 milliards de Fcfa, cette année.

Maintien de la croissance économique

Dans son exposé, le patron de l’économie a détaillé la croissance de l’économie malienne, en soulignant que le taux de déficit budgétaire a également diminué. ‘’ Nous avons réussi non seulement à maîtriser le déficit, mais aussi à maintenir une certaine croissance économique.’’, a-t-il mentionné. Le pays vise un taux de croissance 5,1% contre 4,7% en 2023 et a toujours enregistré un taux de chômage inférieur à celui de la sous-région, révèle, M. Sanou.

Le patron de l’hôtel des finances a justifié l’augmentation du budget de certaines institutions dans la loi des finances au titre de l’année 2024 notamment la présidence de la république. ‘’ cette augmentation vise à assurer la sécurisation de Koulouba. Il y avait un projet d’investissement pour clôturer globalement Koulouba, en retirant tout ce qui s’y trouvait, y compris un centre de santé, une école, un centre d’état civil, et ériger un grand mur pour assurer la sécurité. Ces investissements étaient programmés une fois tous les deux ans’’, a-t-il expliqué.

Une économie résiliente

L’invité du jour de l’ORTM a fait savoir aussi que l’Etat malien dispose de la confiance des bailleurs, ‘’le FMI considère que le Mali possède une économie très résiliente qui s’améliore, avec tous les indicateurs macroéconomiques et de gestion budgétaire au vert’’, s’est-il réjoui. Il continue que l’institution financière mondiale pense que le Mali est un pays avec lequel il va poursuivre ses relations. Pour témoigner de la confiance des bailleurs, M. Sanou développe, ‘’ en 2023, le Mali a signé 28 projets pour un montant total de 536 milliards de Fcfa, sans compter les 500 milliards de Fcfa accordés par la Banque islamique de développement (BID). S’y ajoute la régularité des émissions de titres, atteignant 1.095 milliards de Fcfa cette année, contre environ 1.005 à 1.012 milliards de Fcfa l’année précédente, ce qui maintient la signature du Mali à un niveau respectable’’.

Pour lui, ‘’ le Mali attire aujourd’hui en raison, notamment de la stabilité de son système juridique et fiscal, de la lutte contre les pratiques illicites et de la révision de divers codes tels que le code pénal, le code des investissements et le code des mines’’. Il a ajouté que le pays dispose de nombreuses possibilités d’exportation des ressources minérales, assurant des investissements.

Adama Tembely/©️ Malikonews.com

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