Alliance des États du Sahel : vers la création d’une confédération ?

AES
Alliance des États du Sahel : vers la création d’une confédération ? © Facebook A. Diop

Depuis le 23 novembre, une rencontre ministérielle de l’Alliance des États du Sahel se tenait dans la capitale malienne. Des séries de réunions qui avaient réuni les ministres de l’économie et des finances, des chefs de la diplomatie et des experts de la zone pour baliser l’opérationnalisation de l’alliance. A l’issue de cette première rencontre, des recommandations ont été formulées pour donner un contenu au troïka à travers deux importantes thématiques.  

Le Mali, le Burkina Faso, ainsi que le Niger sont tous suspendus de la Cédéao et de l’Union africaine, pour raison de putsch. Ces trois pays sont presque isolés aujourd’hui, pour avoir mis en arrêt la marche démocratique. En outre, les pays du Liptako Gourma sont confrontés à une insécurité avec ses lots d’attaques terroristes et ses flots de violences, qui ont provoqué un déplacement massif de ses populations à travers la région. Aujourd’hui, dirigés respectivement par des militaires, le Burkina Faso, le Mali et le Niger forment une organisation à trois depuis septembre dernier dénommé Alliance des États du Sahel.

Cette rencontre ministérielle est une recommandation phare de la charte de Liptako Gourma, pour donner corps aux idées de la création de l’alliance. C’est ainsi que du 23 novembre au 1er décembre, des  ministres et experts de la zone se sont rencontrés à Bamako pour l’opérationnalisation de cette nouvelle union sahélienne.

Recommandations des ministres de l’économie et des finances de l’Aes  

 La réunion ministérielle de l’AES sur le développement économique dans l’espace de Liptako Gourma, tenue le 25 novembre, avait réuni les ministres de l’économie et des finances. Cette table ronde a formulé des recommandations afin de favoriser le développement dans la zone, notamment la réalisation de projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des transports et de la sécurité alimentaire. Les patrons des finances ont aussi recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement de l’alliance ainsi que la mise en place d’un comité chargé d’approfondir les réflexions sur les questions de l’union économique et monétaire.

Des mesures appropriées pour l’opérationnalisation de l’Aes 

Les ministres des affaires étrangères ont, pour leur part, discuté et formulé des recommandations sur les mesures appropriées pour l’opérationnalisation de l’alliance à travers l’adoption de protocoles additionnels afin : « de convenir d’un mécanisme de coordination de l’action politique et diplomatique des Etats membres de l’Aes; et de déterminer les modalités nécessaires au renforcement de l’intégration entre le Burkina, le Mali et le Niger » a-t-on appris à travers le communiqué de la déclaration commune des chefs de la diplomatie rendu public ce 1er décembre.

« A la suite de la cérémonie d’ouverture, les ministres ont entendu la présentation du rapport des experts et pris acte de son contenu. Ils ont accueilli favorablement la recommandation d’élargir les objectifs de l’Aes aux domaines de la diplomatie et du développement économique, répondant ainsi à la vision réaffirmée des Chefs d’Etat des trois pays de renforcer leur alliance stratégique » selon la déclaration.

Les ministres ont recommandé de favoriser la participation des élus, des femmes, des jeunes et de la société civile aux initiatives de l’alliance.

Au cours de leurs délibérations, « les ministres ont réitéré leur ferme détermination de consolider les liens séculaires qui unissent les trois pays, à travers une intégration politique et économique renforcée. Ils ont réaffirmé leur attachement à hisser le cadre formel des relations institutionnelles entre le Burkina, le Mali et le Niger, à la hauteur des liens particuliers qui unissent déjà nos peuples »

Face aux objectifs, particulièrement la nécessité de relever de façon urgente les défis communs, et surtout conscient du potentiel de paix et de stabilité, les ministres ont recommandé la création d’une confédération réunissant les trois pays conformément aux visions des chefs d’État.

 

Mohamed Camara / Malikonews.com

Auteur/Autrice

Également :

Autres articles