« J’ai trouvé cette lettre stupéfiante », a déclaré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor sur la chaîne publique SABC. Un tel courrier est « dévalorisant à l’égard de l’Afrique du Sud », a-t-elle fustigé.
La veille, en campagne près de Johannesburg, le président Cyril Ramaphosa avait qualifié la lettre d' »hypocrite », soulignant que des observateurs de l’Union africaine et de l’ONU notamment sont habituellement présents dans le pays lors des scrutins.
« Il est clair qu’ils ont quelque chose à cacher, vu leur réponse agressive à une demande standard dans le monde entier », a estimé Emma Louise Powell, chargée de la politique étrangère au sein de l’Alliance démocratique (DA) à l’origine du courrier, contactée par l’AFP.
Quelque 27,5 millions de Sud-Africains sont appelés le 29 mai à renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président.
La DA a adressé jeudi un courrier au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken affirmant sa volonté de « renforcer son appel à la communauté internationale pour aider à garantir l’intégrité des prochaines élections ».
Le parti a demandé aux États-Unis de « protéger (l’Afrique du Sud) contre toute tentative de perturbation du processus démocratique ».
Selon Pretoria, l’Afrique du Sud a accueilli des observateurs régionaux et internationaux aux élections depuis l’avènement de la démocratie en 1994.
D’après les enquêtes d’opinion, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir pourrait perdre en mai sa majorité absolue au Parlement pour la première fois, dans un contexte socio-économique morose, et se voir contraint de former un gouvernement de coalition.
L’ANC remporterait 39% des voix, contre 27% pour la DA qui a monté une coalition avec une dizaine de petits partis, selon un sondage publié dimanche par l’entreprise de communication SABI Strategy Group et le think tank sud-africain Brenthurst Foundation.
Avec AFP