Zuma, âgé de 81 ans, ne quittera pas le parti fossoyeur de l’apartheid dont il a longtemps été un pilier mais qu’il peine « à reconnaître aujourd’hui sous sa direction actuelle ».
Il ne fera donc pas campagne pour l’ANC et a appelé à voter pour un récent petit parti radical, baptisé Umkhonto We Sizwe (MK), comme le nom de l’ancien bras armé de l’ANC, lors d’une conférence de presse à Soweto.
« Je ne peux pas et je ne ferai pas campagne pour l’ANC de (l’actuel président Cyril) Ramaphosa », a-t-il déclaré dans un texte lu par sa fille Duduzile.
« Ma conscience ne me permet pas de mentir au peuple sud-africain et de prétendre que l’ANC de Ramaphosa est celui de (Nelson) Mandela et (Oliver) Tambo », a-t-il ajouté.
« Après mûre réflexion, je suis vraiment attristé de constater que l’ANC d’aujourd’hui n’est plus le grand mouvement que nous aimions et pour lequel nous étions prêts à sacrifier notre vie », a-t-il insisté.
Aux prochaines élections en Afrique du Sud, qui devraient se tenir entre mai et août, l’ANC pourrait perdre pour la première fois de son histoire sa majorité parlementaire et donc la présidence du pays, avancent depuis des mois experts et sondages.
Aussi charismatique que sulfureux, M. Zuma, qui reste écouté dans le pays, avait été condamné en juin 2021 pour avoir obstinément refusé de répondre à une commission enquêtant sur la corruption d’une ampleur inédite sous sa présidence (2009-2018).
Son incarcération quelques jours plus tard avait déclenché plusieurs jours d’émeutes, faisant plus de 350 morts.
M. Zuma a été autrefois le redouté chef des renseignements au temps de l’ANC en exil et de « la lutte » contre l’apartheid.
Autodidacte, celui dont le deuxième prénom Gedleyihlekisa signifie en zoulou qu’il « rit en broyant ses ennemis » a notamment passé dix ans au pénitencier de Robben Island aux côtés de Nelson Mandela.
Avec AFP