L’ANC, qui reste le plus important parti sud-africain bien qu’il ait perdu sa majorité lors des législatives la semaine dernière, s’emploie à former un gouvernement d’union nationale, en parlant à toute l’opposition, a annoncé le parti mercredi.
Les résultats des élections, qui ont donné au Congrès national africain (ANC) 159 députés sur 400 (contre 230 dans le Parlement sortant) et n’ont permis de majorité absolue à aucun parti, « montrent que les Sud-Africains veulent que tous les partis travaillent ensemble », a déclaré sa porte-parole Mahhlengi Bengu-Motsiri.
L’ANC a tenu des « pourparlers exploratoires » avc plusieurs formations aux programmes radicalement différents, entre l’Alliance démocratique (DA, centre libéral), premier parti d’opposition, et les Combattants pour la liberté économie (EFF, gauche radicale), a-t-elle précisé.
Le parti au pouvoir depuis l’élection de Nelson Mandela il y a trente ans veut « oeuvrer à construire un consensus national sur la forme de gouvernement la plus adaptée », a-t-elle ajouté lors d’une conférence presse au siège de l’ANC à Johannesburg.
La piste d’un gouvernement de coalition comme l’option d’un gouvernement minoritaire dominé par l’ANC sont sur la table mais le parti envisage « un gouvernement d’unité nationale parce que c’est ce que le peuple sud-africain nous a dit ».
Les formations qui « en feraient partie au final » dépendraient des « négociations en cours », a-t-elle ajouté.
Ce point presse fait suite à une réunion des principaux dirigeants de l’ANC mardi. Et le tout-puissant Comité exécutif national (NEC) de l’ANC doit se réunir jeudi, a-t-elle précisé.
« Nous avons rencontré tous les partis désireux d’apporter des idées sur la façon dont nous pouvons collectivement faire avancer notre pays », dans un souci de « stabilité » et pour « sortir de l’actuelle potentielle impasse électorale », a encore déclaré la porte-parole.
L’ANC a également contacté « à plusieurs reprises » le parti uMkhonto weSizwe (MK) de l’ancien président Jacob Zuma, devenu la troisième force du pays avec 14,6% des voix, mais n’a reçu « aucune réponse ».
Le MK a rejeté les résultats des élections et menacé de boycotter le Parlement. Il a aussi fait savoir qu’il ne discuterait pas avec l’ANC, tant que le président Cyril Ramaphosa resterait à sa tête.
La Constitution prévoit que le nouveau Parlement siège dans les 14 jours qui suivent la proclamation des résultats, pour élire le président, soit d’ici une dizaine de jours. Cyril Ramaphosa devrait rester chef d’Etat, selon tous les pronostics, mais il reste à déterminer avec quel type de gouvernement ou de coaliton.
Avec AFP