En marge du forum de Crans Montana à Bruxelles, le ministre malien des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop a accordé une interview vendredi 28 juin à la chaîne de télévision russe, “Russia Today – RT”. Abdoulaye Diop a fait le point des trois jours de forum. Il est revenu sur le panel qu’il a coanimé portant sur le thème, “l’Alliance des États du Sahel, une nouvelle dynamique géopolitique dans la configuration sous régionale en Afrique de l’ouest”.
Organisé à Bruxelles en Belgique, le forum de Crans Montana a offert une opportunité au ministre des affaires étrangères d’aborder plusieurs sujets notamment celui de l’Alliance des Etats du Sahel. Il a évoqué l’AES dans plusieurs dimensions, politique, économique, notamment. Selon Abdoulaye Diop, les discussions ont permis de réaliser que la vision politique de l’AES est beaucoup plus sérieuse que les gens ne le pensent. Il estime “qu’il vaut mieux que les acteurs extérieurs regardent avec un plus grand sérieux ce qui se passe au niveau de l’AES parce qu’il est bon, il est sérieux”.
Pour le ministre Diop, l’AES est une “nouvelle donne géopolitique qui redessine les cartes dans la région, qu’on l’aime ou pas. Notre appréciation est très claire. L’avenir de nos pays ne se décidera pas à Washington, à Paris ou même à New-York. C’est entre nos mains”. Il est également revenu sur la question de la transformation des économies du Sahel, “une des aspirations, c’est de sortir des modèles économiques post-néocoloniales qui sont en place. Autant nous demandons la souveraineté politique, nous demandons aussi la souveraineté économique pour qu’on puisse avoir des partenariats d’égal à égal”.
Retrait de l’AES de la CEDEAO
Abdoulaye Diop a fait savoir que le retrait des trois pays de l’AES de la CEDEAO a été également abordé lors des panels. Il a expliqué les conditions dans lesquelles ceci s’est passé, “c’est pour la propension de cette organisation à prendre des sanctions illégales et illégitimes contre nos populations. Ces sanctions ne visaient même pas le retour à l’ordre constitutionnel. L’objectif recherché, c’était vraiment de punir les populations, d’en faire des boucliers humains pour qu’elles se soulèvent contre le régime”.
Selon M. Diop, “le point culminant” a été la menace d’intervention militaire au Niger, “sous les injonctions étrangères qui allait créer un désordre dans la région. Nos pays, le Mali et le Burkina ont décidé d’entrer en guerre si cette menace se matérialisait. C’est ce qui a stoppé cette menace”.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie malienne a évoqué la question de leur orientation partenariale. “Ce sont des incohérences des partenaires classiques qui nous ont amené à nous tourner vers des partenaires qui sont à mesure de répondre à nos demandes, parce que nous faisons face à des menaces existentielles. Il est nécessaires que nos partenaires sortent des schémas de deux poids deux mesures”, a-t-il dénoncé
Adama Tembely/Malikonews.com