Dans un match complètement fou, les éléphants de la Côte d’Ivoire sont parvenus à éliminer les aigles du Mali, par un score de 2 buts à 1, à la fin de la prolongation, au stade de la Paix de Bouaké, ce samedi 3 février. Pour accéder aux demi-finales de la 34ème Coupe d’Afrique des nations. Une défaite qui a créé une déception presque généralisée dans le pays, les supporteurs ségoviens se préparaient déjà à la fête avant de voir au bout d’un instant, tout leur espoir partir en fumée.
Ségou avait juré ne pas dormir ce samedi soir, en cas de victoire des aigles. Un espoir brisé par cette défaite malheureuse de l’équipe nationale, même si les spectacles du festival ont continué comme si de rien était, les rues n’étaient plus animées en cette fin de soirée, contrairement aux jours de victoire.
« Mais c’est une grande déception cet échec de notre équipe, on tenait la victoire. C’était vraiment malheureux », a martelé Ramata Diakité, une supportrice, la tête baissée.
La fondation du festival de Ségou était complètement prise d’assaut par les supporteurs des aigles, arborant les maillots des aigles, et certains drapés des couleurs du drapeau tricolore du Mali. Le premier but du Mali a été un festival de cris de joie tous azimuts devant l’écran géant posté au milieu de la cour. Toutefois, à la fin du match, ce beau lieu artistique et brillant a connu deux ou trois heures de silence radio.
« Je m’attendais à tout sauf à imaginer une telle défaite, et à la fin du match comme ça », a réagi un supporteur assis par terre.
Certains ont essayé de vite tourner la page de cette déception, « on est là pour le festival sur le Niger, et non pour un match de foot. C’est dur, même très difficile d’admettre ce genre de défaite, mais c’est le foot, venons oublier cette triste défaite au concert géant de ce soir sur les berges du fleuve », a estimé Yaya Coulibaly.
Après ce derby inédit ouest-africain, des aigles contre leur « bête noire », les éléphants ivoiriens, les rues de Ségou ne soufflaient plus les mêmes ferveurs populaires d’avant match. Plus de rires larges, de cris de joie, mêmes les discussions passionnantes autour de ce duel historique, ont laissé place au remords, à des réflexions, « nous pouvions remporter ce match sur tous les aspects, mais il a manqué à nos joueurs la ferme ténacité de conserver leur un but et la malchance nous a crucifié », a déclaré, Issoufou Diarra après le match.
Pourtant plusieurs supporteurs maliens ont dénoncé l’arbitrage de ce match, « la Côte d’Ivoire ne nous a pas battus, c’est l’arbitrage qui nous a éliminés », a estimé un supporteur arborant le maillot de l’équipe nationale du Mali.
« Bête noire »
A plusieurs confrontations officielles, les aigles du Mali sont rarement parvenus à battre les éléphants de la Côte d’Ivoire. Lors du dernier duel dans une CAN opposant les deux équipes, les éléphants ont remporté la victoire face aux aigles, en 2019, en Egypte, lors des huitièmes de finale.
Malgré, la défaite, les festivités du festival ont continué. Cette nuit de samedi a été longue à Ségou. Le concert géant sur les berges du fleuve a vu la présence de quelques milliers de festivaliers venus oublier cette lourde défaite. Les rythmes musicaux ont jailli de partout, Sidiki Diabaté, couple Manamba et Soul Bangs de la Guinée et d’autres artistes ont donné un spectacle inoubliable pour clôturer officiellement les concerts de la 20ème édition du festival sur le Niger.
« Ce concert m’a permis d’oublier un peu ce malheureux match, et je peux dormir sans penser à cette triste défaite », a affirmé, Maimouna Dolo.
Mohamed Camara / Envoyé spécial ©️Malikonews.com