La fête de fin d’année ou du nouvel an est un moment de grand rendez-vous au Mali, à l’instar des autres pays du monde. C’est une occasion de se retrouver en famille ou entre amis pour accueillir la nouvelle année en symbiose autour des succulents plats de poulet. La volaille est en effet beaucoup prisée pour cette fête partout dans le pays. Pourtant, le contexte économique actuel impacte l’engouement pour la fête et les prix commencent à grimper à trois jours du 31 décembre.
Le petit marché de volaille à proximité du « Monument Kwame Nkrumah » de Bamako, est timidement animé ce matin du 28 décembre, contrairement aux autres années à deux pas de la fête. Les vendeurs foncent en vitesse vers chaque personne qui vient garer son véhicule ou sa moto, « c’est le coq, tu veux ? Ou c’est pour les pintades. Venez c’est des moins chers ici et c’est de la qualité aussi… »
« Les clients viennent très nonchalamment cette année, nous savons que c’est dû à la situation économique actuelle du pays », indique Diakardia Coulibaly, un vendeur de volaille.
En raison de l’inflation généralisée, la hausse des prix a eu des répercussions sur quasiment tous les produits. L’aliment pour volaille et par ricochet la volaille elle-même. Dans ce marché de volaille, les prix varient d’un vendeur à l’autre. Un petit poulet d’environ un kilo est vendu entre 3500 et 6000 F CFA. Et cette situation inquiète déjà les vendeurs de volaille qui se demandent cette année si le marché sera fructueux.
« Pour cette année, on s’en remet à Dieu car ça ne va pas du tout. Les prix du gros ont considérablement augmenté. Donc cela nous oblige aussi à augmenter le prix au détail pour avoir des bénéfices », a fait savoir un autre vendeur.
Pour Diakaridia Coulibaly qui a plus d’une centaine de têtes de volaille à vendre d’ici dimanche, les prix varient selon la qualité de la volaille, « je vends les poulets de chair à partir de 3500 fcfa, c’est ce que beaucoup de clients achètent. Mais les poulets traditionnels sont très prisés et plus chers, je les vends entre 5000 et 6000 fcfa et plus ».
Ras-le-bol des clients
« C’est vrai les prix ont grimpé suite à l’inflation généralisée, mais les prix qu’on colle aujourd’hui à ces minuscules volailles sont l’effet de la fête. Ils savent très pertinemment que les volailles sont prisées pendant cette période, c’est impossible de faire la fête avec cette cherté endémique. Tout a augmenté aujourd’hui », fustige Abdoulaye Kanté, client.
D’autres clients comme Madame Diarra, pense que « cette hausse dans la hausse » illustre “la mauvaise volonté des commerçants, ils font exprès d’augmenter les prix à la veille de chaque fête dans ce pays. Nous sommes obligés d’acheter en tant que cheffe de famille, car le 31 c’est une fête en famille “.
En revanche, Moctar Berthé estime que cette situation est internationale, « ce n’est pas le Mali seul qui souffre de cette inflation des prix, plusieurs pays du monde en souffre également. Je pense que nous les clients devons avoir un peu de retenue pour comprendre les vendeurs, eux aussi doivent avoir la décence de faire des compromis pour arranger les choses. C’est une période de vache maigre pour tout le monde ».
« (…) de 4 000 fcfa à 7000 fcfa »
A quelque kilomètre du marché de volaille à proximité de l’ACI 2000, à Moribabougou, un quartier périphérique de Bamako, les prix de la volaille connait la même flambée, mais selon les vendeurs, l’ambiance n’est pas timide. « Les clients font des va et vient incessamment, nous sommes bien ravitaillés de volaille de toute sorte. Mais il y a moins d’achat pour l’instant », précise, Sidi Traoré, un vendeur.
Selon lui, « le prix du poulet de chair d’environ 2 kilos est à 4000 fcfa. Et les autres volailles traditionnelles, notamment pintades, coq et poules, sont de 5000 fcfa à 7000 fcfa et plus ».
Nous ne sommes qu’à trois jours de la fête, la situation peut évoluer à partir de samedi ou dimanche. A rappeler également qu’il y a des clients qui attendent la dernière minute pour acheter.
Mohamed Camara / Malikonews.com