Son élection ne faisait guère de doute dans le pays de 106 millions d’habitants en proie à de multiples crises, allant du pouvoir d’achat à la guerre dans la bande de Gaza voisine.
Aux présidentielles de 2014 et 2018, l’ex-maréchal Sissi, arrivé au pouvoir en 2013 en renversant l’islamiste Mohamed Morsi, l’avait emporté avec plus de 96% des suffrages, avec 47% de taux de participation en 2014 et 41,05% en 2018.
Il a depuis allongé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans et fait modifier la Constitution pour repousser la limite de deux à trois mandats présidentiels consécutifs.
– 39 millions d’électeurs –
Cette année, le président était opposé à trois candidats peu connus du grand public: Hazem Omar, chef du Parti populaire républicain et deuxième du scrutin avec 4,5% des voix, Farid Zahran, chef d’un petit parti de gauche et Abdel-Sanad Yamama, du Wafd, parti centenaire mais désormais marginal.
Plus de 44 millions de personnes ont voté du 10 au 12 décembre, selon l’Autorité nationale des élections en Egypte, et plus de 39 millions d’entre eux ont voté pour M. Sissi.
Dans les rues, les panneaux de campagne du président étaient partout. Plusieurs électeurs sortant des urnes ont déclaré à l’AFP qu’ils « ne connaissaient pas les autres candidats », tandis qu’une grande partie du pays ignorait totalement le scrutin.
Loin de passionner les foules, la campagne présidentielle s’est déroulée en novembre dans l’ombre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir à Gaza, un conflit qui accapare depuis son déclenchement le 7 octobre l’attention des médias et des opinions dans l’ensemble des pays arabes.
L’élection a également eu lieu en pleine crise économique: l’inflation est actuellement de 36,4%, la monnaie a perdu la moitié de sa valeur et les prix de certains aliments de base augmentent chaque semaine.
Deux tiers de la population égyptienne vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté.
Nombre d’Egyptiens qui soutiennent M. Sissi estiment qu’il est l’artisan du retour au calme dans le pays après le chaos ayant suivi la « révolution » de 2011 et la chute de Hosni Moubarak après 30 ans de règne.
Dès le début de son premier mandat en 2014, M. Sissi avait promis de ramener la stabilité, y compris économique.
Avec AFP