Il « condamne les accusations du gouvernement burkinabé », qui qualifie « son travail de +tendancieux+ » et sous-entend « qu’il aurait pris le parti des groupes terroristes ». « Autant d’allégations aussi fausses qu’intolérables », poursuit le journal, dont la correspondante, comme celle de Libération, a déjà été expulsée de Ouagadougou en avril.
Selon lui, ces sanctions « semblent répondre à la volonté de la part des autorités burkinabé d’empêcher la diffusion d’une information indépendante sur la détérioration de la situation sécuritaire du pays, alors que le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir par un coup d’État » en octobre 2022 « en promettant le retour à la paix ».
Reporters sans frontières a également dénoncé « une entrave au droit des Burkinabés à une info plurielle », appelant « les autorités à lever cette suspension » dimanche sur X (ex-Twitter).
L’article en cause relate une « guerre de propagande » et « le lourd bilan d’une offensive » revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Selon l’ONU, 40 civils y ont perdu la vie, des sources sécuritaires burkinabè évoquant « quelques » soldats tués.
L’Agence d’information du Burkina Faso (AIB, officielle) a assuré que « plus de 400 terroristes » ont été abattus lors de la contre-offensive.
« Jamais le gouvernement burkinabè ne s’est enfermé dans une logique de propagande », a assuré le ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, samedi dans un communiqué, affirmant que Le Monde « a choisi son camp ».
« Le Monde n’a fait que son travail, en toute impartialité et en toute indépendance », répond le média, précisant avoir sollicité de « multiples sources », y compris le gouvernement qui « n’a pas donné suite », comme « à chaque fois depuis près d’un an », alors que Djibo est devenue « inaccessible à la presse ».
D’autres médias basés en France ont été suspendus au Burkina Faso : le mensuel panafricain Jeune Afrique, les chaînes LCI et France 24 et la radio RFI. »
Depuis 2015, le pays est plongé dans une spirale de violences perpétrées par les groupes jihadistes, qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins.
Elles ont fait plus de 17.000 morts civils et militaires, dont plus de 6.000 depuis le début de l’année, selon l’ONG Acled.
Avec AFP