L’opposition au Bénin a dénoncé mardi l' »inflexibilité » du président Patrice Talon après qu’il a refusé une loi d’amnistie pour les opposants politiques emprisonnés, proposée la veille lors d’une rencontre avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi.
Depuis son arrivée à la tête du pays, de nombreux dirigeants d’opposition ont été emprisonnés ou se sont exilés, mettant à mal l’image de démocratie multipartite du pays.
Lors de leur rencontre lundi soir, M. Boni Yayi a proposé à M. Talon de faire voter une loi d’amnistie parlementaire pour les opposants emprisonnés et permettre le retour de ceux en exil.
Mais le chef de l’Etat n’a pas donné suite à cette proposition, a indiqué à l’AFP Eric Houndété, premier vice-président des Démocrates, lors d’une conférence de presse organisée à la fin de l’entretien.
Cette « inflexibilité » présidentielle » affecte notamment le sort de l’opposante et ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou, condamnée en décembre 2021 à 20 ans de prison pour « complicité d’actes terroristes », a-t-il regretté.
« Nous avons enregistré avec grande tristesse son refus d’être attentif à nos cris du cœur par rapport à Mme Madougou », a-t-il ajouté.
Mme Madougou avait été interdite de se présenter à l’élection présidentielle de 2021, qui a vu M. Talon remporter un second mandat avec 86% des voix.
La situation des nombreux étudiants arrêtés à l’occasion des violences électorales de 2021 a également été abordée lundi soir.
Patrice Talon et Thomas Boni Yayi se sont en revanche entendus sur le principe d’un audit des fichiers électoraux, demandé par l’opposition.
« Le président de la République a marqué son accord pour qu’un audit de la liste électorale soit diligenté si possible avec d’autres forces politiques », a déclaré M. Houndété.
La prochaine élection présidentielle au Bénin est prévue en 2026.
Avec AFP