La ministre de l’entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle, Bagayoko Aminata Traoré, a informé le conseil des ministres de ce mercredi 15 novembre, de l’élaboration d’un plan d’atténuation de l’impact socio-économique du retrait de la mission onusienne. Alors que les casques bleus plient leurs bagages définitivement du pays, le 31 décembre à venir, des centaines d’employés nationaux civils seront touchés par ce retrait.
“La stratégie se veut un outil national pertinent, efficace et efficient, afin d’atténuer à tous les niveaux, l’impact socio-économique du retrait de la Minusma”, rapporte le communiqué du conseil des ministres.
Après plus de 10 ans de présence au Mali, dans le cadre du retour de la paix et de la sécurité, les autorités maliennes ont demandé le “retrait sans délai” de la Minusma du pays, fin juin. La résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies a acté ce départ à travers un chronogramme bien détaillé, qui sera bouclé le 31 décembre. Sur 12 emprises occupées par les casques bleus, 8 huits sont déjà libérées, 4 restent à être rétrocédées aux autorités maliennes courant décembre.
Ce départ de la mission onusienne aura des impacts socio-économiques sur quelque 859 employés nationaux civils maliens, notamment. Pour faire face aux conséquences de ce retrait, le gouvernement a annoncé un plan national d’assistance.
“L’élaboration de la stratégie nationale d’atténuation de l’impact socio-économique du retrait de la Minusma, participe de la volonté du gouvernement de trouver une alternative à l’impact de ce retrait sur les populations des zones concernées”, estime Bagayoko Aminata Traoré.
Le document de stratégie, assorti d’un plan triennal est conçu autour de 4 axes, notamment: les mesures urgentes, le développement des compétences, la promotion de l’emploi et l’esprit entreprenarial, et l’appui aux entreprises et la fourniture des services sociaux de base.
ASLAM, les services de la mission onusienne
Le personnel malien de la mission réuni au sein de l’”Association du staff local de la Minusma”- Aslam, a successivement rencontré en juillet et août, le Chef de la diplomatie malienne et le chef du gouvernement de la transition pour échanger sur la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’atténuation. Joint au téléphone, Daouda Berthé, le président de l’Aslam indique vouloir attendre d’avoir d’amples informations de la part de gouvernement, avant de se prononcer.
Ce sont les communautés du nord qui risquent le plus de souffrir du retrait de la mission de l’ONU. Dans ses communiqués de libération de ses emprises à Goundam et Ber, en août, la mission affirme avoir mis en œuvre 85 projets à impact rapide dans les localités de Diré, Niafunké et Goundam, pour une somme globale de 1,4 milliards de FCFA. Elle a indiqué également la réalisation de 20 projets dans ces mêmes localités à travers le “fond fiduciaire” de la Minusma pour un montant de 2,3 milliards de FCFA, dans les domaines des infrastructures, les services sociaux de base, l’agriculture, la restauration de l’autorité de l’Etat, ainsi que le renforcement de capacité. Dans la commune de Ber, la mission a aussi notifié la mise en œuvre de 15 projets touchant divers domaines pour un montant de 2,8 milliards de FCFA.
Mohamed Camara / Malikonews.com