Le principal opposant mozambicain et ex-animateur de télévision Venancio Mondlane a appelé lundi ses partisans à trois nouvelles journées de manifestations à partir de mercredi et à « se défendre » après la victoire proclamée du parti au pouvoir.
« Mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15, nous allons paralyser toutes les activités », a annoncé lors d’un direct sur les réseaux sociaux Venancio Mondlane, qui revendique la victoire électorale dans ce pays d’Afrique australe et dénonce des fraudes au profit du Frelimo, formation au pouvoir depuis l’indépendance en 1975.
Après une grande marche au bilan meurtrier dans la capitale Maputo jeudi, le candidat à la présidentielle a invoqué le « droit de légitime défense dans toute sa puissance » des manifestants à l’avenir.
« Les gens ont le droit de se défendre quand ils sont tués. C’est pourquoi mercredi, jeudi et vendredi, le peuple se défendra avec toutes les armes possibles et imaginables », a-t-il prévenu, depuis l’étranger, qu’il dit avoir rejoint pour des raisons de sécurité.
Au moins trente personnes sont mortes dans des violences post-électorales depuis le 19 octobre et l’assassinat de deux figures de l’opposition dans une embuscade en pleine rue à Maputo, selon un décompte de l’ONG Human Rights Watch (HRW) effectué avant la marche de jeudi qui a fait de nouvelles victimes.
D’après l’ONG mozambicaine Centre pour la démocratie et les droits humains (CDD), cinq personnes « ont été tuées sous les balles de la police » jeudi à Maputo.
Cette fois, M. Mondlane, 50 ans, demande à ses militants de défiler dans les capitales provinciales, aux frontières et dans les ports.
Dans son viseur, le couloir de Maputo, reliant le port de la capitale au voisin sud-africain, silencieux depuis le début de la crise, si ce n’est pour appeler au « calme et à la retenue » mercredi passé.
« Plus de 1.500 camions arrivent d’Afrique du Sud avec des minerais au port de Maputo », a lancé Venancio Mondlane en demandant aux « routiers » d' »arrêter tous les camions et de paralyser l’activité ».
La commission électorale a crédité l’opposant de 20% des voix aux élections du 9 octobre, les « plus frauduleuses depuis 1999 » d’après l’ONG anticorruption Public Integrity Center (CIP) et attribué plus de 70% des suffrages au candidat du Frelimo.
Avec AFP