Le ministre d’Etat, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien a pris la parole samedi 28 septembre à la tribune des Nations unies à l’occasion de sa 79ème session ordinaire tenue à New York. Dans son discours, le ministre a, d’abord encensé le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour son “panafricanisme” avant de tirer à boulets rouges sur deux de ses collaborateurs pour propos “incongrus”. Il s’agit du ministre algérien des Affaires étrangères et du représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies.
Après les dénonciations de “l’abandon en plein vol”, “l’art de se dribbler tout en gardant le ballon”, le Mali était attendu à la tribune des Nations unies pour cette 79ème Assemblée générale. Evidemment, le Mali n’a pas manqué à ce rendez-vous et s’est fait remarquer une fois de plus. Paré d’un boubou vert, trois pièces et coiffé d’un bonnet blanc, le ministre de l’administration territoriale a pris la parole dans un ton ferme. Il a réagi par “réciprocité”. Le colonel Abdoulaye Maiga, dans son discours n’a fait aucun cadeau et donne des coups souvent sans porter des gants.
Il a commencé par saluer et reconnaître la sagesse du président, Abdelmadjid Tebboune pour son “panafricanisme”. Cependant, le ministre Maïga a tenu à attirer son attention sur les propos “incongrus” de deux de ses collaborateurs. Selon le porte-parole du gouvernement, le ministre algérien des affaires étrangères déclarait le 31 juillet dernier au sujet de l’accord d’Alger, qu’il avait été “bénéfique pour le Mali et avait préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. S’en départir, par conséquent, aura un impact négatif sur tous les acquis”.
Le ministre Maiga poursuit qu’en outre, le 26 août 2024, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, a déclaré : “ce matin j’ai appris par les médias qu’un drone a effectué une frappe dans le nord du Mali tuant une vingtaine de civils, ceux qui appuient sur la manette de ce drone, n’ont de compte à rendre à personne sur ces frappes”.
Diplomatiques “énergumènes”
Dans sa réplique, le ministre d’Etat a martelé du haut de la tribune de l’ONU que “de l’analyse des propos du premier, nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Depuis la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, les Maliens n’expriment qu’un seul vœu le concernant : que son âme repose en paix ! M. le ministre des affaires étrangères, l’accord est bel et bien mort, vos incantations ne serviront pas à le ressusciter”. Il va plus loin, “pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. A bon entendeur, tant pis !”.
Par ailleurs, le ministre Maiga estime qu’il ressort des propos du représentant de l’Algérie, “des accusations graves et infondées : d’une part, la qualification de la nature civile des victimes, à partir des médias est aventureuse et diffamatoire et, d’autre part, en affirmant que les opérateurs de drones n’ont de compte à rendre à personne, il alimente une campagne de désinformation contre le Mali, tout en soutenant l’idée que les vaillantes forces de défense et de sécurité maliennes seraient incapables de piloter des drones”.
Il répond que “les opérateurs des drones sont bien des Maliens qui agissent avec professionnalisme … et traitent les cibles terroristes”.
Selon Abdoulaye Maïga, le Mali exige de ces deux “énergumènes” diplomatiques qu’ils “cessent d’entrer dans l’histoire à reculons”. Pour lui, ils “ignorent tout”, à la fois, de l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie, et la “contribution exceptionnelle du Mali” à la guerre de libération algérienne, et de la géographie, car “ils considèrent, à tort, le Mali comme une wilaya, c’est à dire une province algérienne”.
Adama Tembely/Malikonews.com