Focac 2024 : le président Goita défend le respect de la souveraineté des États et fustige les interférences “des puissances impérialistes”

Le président Assimi Goita, lors de son discours, au sommet du Focac 2024, à Pékin. © Présidence du Mali

Ce jeudi 05 septembre, lors de la conférence de haut niveau sur la gouvernance à Pékin, le président de la transition a pris la parole. Dans son discours, le chef de l’Etat a souligné l’importance du respect mutuel dans la coopération entre Etats et le respect de la souveraineté, tout en saluant les liens et valeurs solides que le Mali partage avec la République populaire de Chine.

Le président Goïta a rendu un vibrant hommage à son homologue chinois, Xi Jinping, durant son intervention, en réaffirmant la solidité des relations sino-malienne, qui sont basées sur le respect mutuel des deux parties.  « Les valeurs que partagent le Mali et la Chine, notamment en matière de respect de la souveraineté et des droits humains, constituent le fondement du thème qui nous réunit aujourd’hui, à savoir : le renforcement des échanges d’expériences en matière de gouvernance », a déclaré le chef de l’état

Il ajoute par ailleurs, qu’une « gouvernance véritable ne peut se réaliser que dans un cadre où les autorités et le peuple exercent pleinement leur souveraineté, sans interférences extérieures. »

Le patron de la transition malienne a notamment saisi cette tribune diplomatique pour dénoncer certaines pratiques néocolonialistes des « puissances impérialistes ». « Pendant longtemps, sous le prétexte de promouvoir la bonne gouvernance, nos États ont été soumis à des diktats par des puissances impérialistes, facilitant ainsi l’exploitation sans retenue de nos ressources », a-t-il estimé. Avant d’expliquer que «ces pratiques ont alimenté des inégalités et freiné notre développement tout en renforçant des intérêts extérieurs au détriment de nos peuples. »

Le président de la transition en illustrant ses propos, a cité ce qui s’est passé récemment à Tinzaouatène, au nord du pays à la frontière algérienne. « Les récents événements survenus à Tinzaouatène dans le nord du Mali illustrent malheureusement comment le terrorisme international est cyniquement entretenu, voire encouragé, par des forces néocoloniales qui cherchent à perpétuer leur domination sous de nouvelles formes », a-t-il fustigé.

Il a également souligné, que cette situation démontre la nécessité pour les pays africains de prendre en main leur propre sécurité, notamment à travers des alliances régionales comme la Confédération des Etats du Sahel – AES, constituée en juillet 2024 avec le Burkina Faso et le Niger.

Les réformes, la vision moderniste du président Xi Jinping

Le leader de la transition a, en outre, évoqué les réformes récentes entreprises au Mali, visant à renforcer la gouvernance politique et économique, ainsi que la modernisation des processus électoraux. « La souveraineté nationale, le respect des choix du peuple et la défense de ses intérêts sont désormais au cœur de notre Constitution. C’est dans cet esprit que nous avons adopté des réformes audacieuses pour garantir un développement durable et inclusif », a-t-il ajouté.

De son côté, le Président chinois Xi Jinping a rappelé les solides relations qui unissent la Chine et l’Afrique, bâties sur des décennies de coopération. Le président Xi Jinping a proposé de nouvelles actions concrètes pour renforcer les liens entre les deux parties, notamment à travers des projets industriels, des initiatives dans les infrastructures, l’agriculture, la santé et l’éducation. Il a également insisté sur la modernisation du sud global, soulignant que la modernisation de l’Afrique et de la Chine était essentielle pour la modernisation mondiale.

C’est pourquoi, le dirigeant chinois a promis jeudi plus de 50 milliards de dollars de financement sur trois ans aux pays africains, dont une cinquantaine de dirigeants sont à Pékin pour un sommet.

« Dans les trois prochaines années, le gouvernement chinois veut fournir un soutien financier à hauteur de 360 milliards de yuans » (50,7 milliards de dollars), dont la moitié sous forme de crédits, a-t-il annoncé, promettant d’aider à « créer au moins un million d’emplois en Afrique ».

Par ailleurs, Pékin fournira 141 millions de dollars en subventions dans le domaine militaire et assurera « des formations pour 6.000 militaires et 1.000 policiers et agents des forces de l’ordre en Afrique ».

Mohamed Camara / Malikonews.com

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