Dans une déclaration commune, les présidents régionaux du conseil national de la jeunesse, ont rejeté, le 15 mai, avec « la dernière rigueur » la décision relative à la mise en place des instances de la faîtière des jeunes du pays, par le ministre de la jeunesse. Pour ces présidents de neuf régions, « rien ne nous lie au ministère du moment où ce dernier ait rompu la convention ». Alors que, les présidents des conseils communaux du district de Bamako ont affiché leur disponibilité et soutien aux démarches du ministre, ce 19 mai.
Lors du conseil des ministres du 15 mai, le ministre de la jeunesse, Abdoul Kassim Fomba, a informé le conseil, du démarrage du processus de mise en place des organes du Conseil national de la jeunesse – CNJ. Le ministre Fomba a notamment indiqué que, « les statuts et règlement intérieur du Conseil national de la jeunesse ont été relus par une commission tripartite composée de représentants de l’Etat, de leaders des organisations de la Jeunesse et de la société civile, conformément aux recommandations des Etats Généraux de la Jeunesse »
« Le processus de mise en place des organes a déjà commencé par la création de la commission nationale de mise en place des organes du Conseil national de la jeunesse qui aura ses démembrements au niveau communal, régional et la Diaspora », a-t-il précisé.
Le rejet de cette décision
Cette décision a été rejetée, le mercredi 15 mai, par les présidents régionaux dans une déclaration commune, dans laquelle ils ont dénoncé « l’instrumentalisation de la jeunesse malienne pour un agenda inavoué » et prennent « pour responsable les auteurs du tripatouillage des statuts et règlements du CNJ »
« Nous rassurons toute la jeunesse malienne que nous sommes favorables au renouvellement de nos instances conformément aux dispositions de nos statuts et règlement qui fixent le mandat à trois (03) ans et la preuve est que dès la fin du mandat, nous avions accepté la mise en place de la Commission de Normalisation qui devrait élaborer des termes de références pour la révision de nos textes et le processus du renouvellement, qui d’ailleurs se vit remplacer par un comité de suivi de recommandation qui lui-même a été dissout sans autre forme », ont-ils précisé. Avant de déclarer qu’à la lumière de « toutes ces violations répétitives de nos textes et règlements, nous ne serions, nous joindre à une telle mascarade et nous nous désolidarisons totalement de cette décision »
Les présidents ont également souligné leurs surprises dans cette déclaration : « notre surprise a été aussi grande quant à la communication du ministère de la jeunesse au conseil des ministres parlant d’élaboration des textes par un comité tripartite au nom du CNJ-Mali avec lequel, nous rappelons qu’il n’a plus de partenariat » Tout en rappelant que « les textes ne peuvent être élaborés et validés que suite à un congrès réunissant les jeunes venus de l’intérieur et de la diaspora »
Les neuf présidents ont, aussi, dénoncé la modification des statuts et règlements du CNJ, par le ministre, pour, selon eux, le placer sous la tutelle du “pouvoir politique”.
Cette démarche, selon eux, viole « nos textes, il supprime, le Conseil Local de la Jeunesse, qui est un dispositif important du système du CNJ »
En ce qui concerne le nouveau statut que le ministre a élaboré, « unilatéralement pour le CNJ, il a réduit les membres du comité exécutif national de 33 à 21 pour le niveau régional et à 13 pour le niveau Communal », estiment les présidents de régions. Ils estiment, en outre, que le ministre a «également attaqué nos instances de gestion en remplaçant le congrès par l’assemblée générale comme instance suprême sans pour autant apporter un changement de fond ».
Bamako soutient l’initiative du ministre
Dans un autre communiqué publié ce 19 mai, les présidents communaux de la capitale, Bamako, ont, unanimement affiché leurs « soutiens » au ministre Fomba, ainsi que leur accompagnement au renouvellement du CNJ et ses démembrements.
« Nous affirmons au ministre de la jeunesse et des sports, chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne notre entière disponibilité pour accompagner son département à mener à bon port le renouvellement des instances du CNJ-Mali pour l’unité et la prospérité de la jeunesse malienne » Avant de lancer un appel solennel à « toute la jeunesse du Mali en général et en particulier celle du district de Bamako à soutenir cette initiative des plus hautes autorités de la transition »
Mohamed Camara /©️ Malikonews.com