Quand le général Lecointre, ancien chef de l’armée française, estime encore possible un retour de la France au Sahel

Général François Lecointre, ancien chef d'état-major général des armées françaises. © AFP

Lors d’un entretien avec “Le Figaro”, le général François Lecointre, ancien chef d’état-major général des armées françaises, a reconnu l’échec de l’opération Barkhane au Sahel, avant d’évoquer le nouveau partenariat établi par les trois pays de cette région avec la Russie, la Chine, la Turquie. Ce haut gradé de l’armée française a notamment estimé, durant son entretien, que « dans quelques années, je ne sais pas dans 10 ans ou moins ou plus, nous aurons l’obligation de retourner dans ces pays africains, ce n’est pas la Russie, la Chine et Wagner qui vont apporter des solutions durables aux très grandes difficultés que connaissent ces pays africains et leurs populations ».

Le général François Lecointre, un haut gradé de l’armée française, a encore du mal à avaler l’échec de l’intervention française au Sahel, même si selon lui, la responsabilité de cet échec est partagée : « C’est un échec français, européen et africain, qui procède principalement de ce que nous n’avons pas compris que l’action devait être une action globale : la restauration de l’Etat, le retour des administrations, le retour du développement », a reconnu le général Lecointre, tout en précisant que sans la coordination étroite de ces actions, « on va à l’échec et c’est ce qui s’est passé ».

Les pays du Sahel vers des nouveaux partenaires

Le Mali a rompu son partenariat militaire avec la France, en 2022, après près de 10 ans de présence sur son sol de militaires français, pour ramener la paix. De l’opération “Serval”, au début de son intervention militaire, dont l’objectif était la reprise des trois grandes régions du pays tombés dans les mains de terroristes. A l’opération Barkhane, qui avait eu du mal à éradiquer le djihadisme dans la zone grise du Sahel.

Après des changements à la tête du pays, le Mali a pris la décision de se tourner vers la Russie, qui l’appuie actuellement en termes de formation, d’équipement et de lutte contre les terroristes dans toutes les zones du pays. Ce nouveau partenariat avec le Kremlin a permis au pays, d’engranger, selon les chefs militaires, des résultats positifs dans la lutte contre le terrorisme. « La peur a déjà changé de camp, notre armée monte en puissance depuis le nouveau partenariat opéré par nos plus hautes autorités », avait réagi le ministre de la défense, Sadio Camara, lors de la réception, fin 2022, d’un important lot d’équipements militaires en provenance de la Russie.

A l’instar du Mali, le Burkina Faso, a également tourné le dos à «l’ ex-puissance coloniale », en s’alliant également, à son tour, avec la Russie « dans sa lutte contre le terrorisme », en 2023. 

Après la chute du président Mohamed Bazoum au Niger, les militaires réunis au sein du CNSP, ont pressé les troupes françaises cantonnées dans le pays de plier bagage et plus récemment, ils ont demandé aux militaires américains de se retirer à leur tour. Tout porte déjà à croire que le plus vaste pays du Sahel s’aligne aussi sur la Russie, tout comme ses autres voisins de l’Alliance des Etats du Sahel – AES. 

En dépit de tous ses exploits engrangés par les militaires sahéliens dans leurs partenariats avec la Russie dans la lutte contre le terrorisme, cette “prophétie” de l’ancien chef d’état-major des armées françaises, prédisant un retour de la France au Sahel, va-t-elle se réaliser ?  Rien n’est moins sûr !

Mohamed Camara / ©️ Malikonews.com

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