Après la suspension de leurs activités par les autorités, ce 10 avril, pour des raisons d’ordre public et sécuritaire, plusieurs partis politiques ont instruit à leurs militants de ne pas prendre part au dialogue inter-malien. A travers des lettres circulaires, plusieurs grands partis politiques, ont donné des instructions claires à leurs bases, qui est d’opter pour la politique de la chaise vide durant tous les travaux du dialogue inter-malien dont la phase communale a débuté, ce samedi matin. A contrario, d’autres ont fait part de la participation de leurs militants à cette concertation entre Maliens.
Les autorités de la transition ont décidé de mettre un coup d’arrêt à toutes les activités politiques sur toute l’étendue du territoire national, ce 10 avril, par un décret adopté au dernier conseil des ministres. Une annonce qui a surpris plusieurs observateurs. Vent débout, des partis politiques ont décidé de monter au créneau, et ont dit niet à cette décision qu’ils ont déjà qualifiée de « dictatoriale ». Selon le porte-parole du gouvernement, cette mesure est adoptée pour assainir l’espace public et sécuritaire pour la bonne tenue du dialogue entre maliens, initié par le chef de la transition.
« Le dialogue inter-malien démarre ce samedi 13 avril 2024 dans sa phase communale, alors que le gouvernement de transition vient de prendre le décret 2024-0230/PT-RM du 10 avril 2024, portant la suspension des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations », a déclaré le Rassemblement pour le Mali – RPM, ancien parti au pouvoir dans une lettre circulaire du président du parti, adressée à l’ensemble des organes du parti, datant le 12 avril. Le parti de l’ancien président de la république, IBK, a notamment précisé que n’ayant pas de « mécanisme de participation à ce dialogue en dehors de ses activités politiques », le président du parti, Bokary Tréta, a demandé aux responsables de l’ensemble des structures de base de ne pas « participer aux travaux des différents phases dudit dialogue »
L’URD participe au dialogue
L’Union pour la république et la démocratie – URD, a, pour sa part, d’abord demandé aux autorités de « reconsidérer » le décret de suspension des activités des partis politique, et de lever « cette suspension portant en elle les germes d’une instabilité politique qui risquerait de saper les efforts énormes entrepris depuis le début de la transition ». Avant d’inviter dans sa déclaration publiée, ce 12 avril, ses militants à participer au dialogue inter-malien afin de « poser définitivement, les jalons d’une réconciliation vraie » ainsi que dans « l’espoir d’être entendu et s’inscrivant dans le cadre d’un dépassement de soi ».
A l’opposé de cette déclaration de principe du parti à l’effigie de poignée de mains de l’ex chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, le comité directeur du parti pour la renaissance nationale – PARENA, a instruit, de son côté, à ses présidents de fédérations et des sous-sections de boycotter « les travaux du dialogue inter-malien ». Le comité directeur du PARENA a affirmé dans sa lettre circulaire que cette instruction se confère, à la déclaration de protestation de la coalition des partis et regroupements politiques du 31 mars 2024, dont le parti est membre.
Le parti malien du travail et de la refondation – PMTR a appelé, « les maliens de tous bords au rassemblement et à l’union », avant de déclarer son attachement à la « démocratie mais dans une nation forte ! ». Le parti de l’ex ministre de IBK, Baba Moulaye Haidara, a estimé dans un communiqué datant de ce 12 avril, que « notre premier parti reste le Mali et notre première bataille est la construction d’une paix durable, gage d’un pays stable ». Ainsi, il a appelé les citoyens à partir au dialogue inter-malien, « pour un peuple plus juste et plus solidaire ».
PEDS et YELEMA, non au dialogue
Conformément aux échanges internes et décisions au sein du parti Yelema, selon son comité exécutif central, pour dénoncer et rejeter ce décret de suspension des activités des partis politiques du « gouvernement de fait »; le parti du changement, à travers une note interne de son comité exécutif central a, à son tour, informé l’ensemble de ses cadres, militants et sympathisants « de la non-participation du parti YELEMA – le changement aux travaux du dialogue dit inter – malien ».
Face à la décision de mise en sourdine des activités des partis politiques, le parti pour le développement économique et la solidarité – PEDS, de l’ancien président Amadou Toumani Touré, et les Forces alternatives pour le changement – FAC, ont, à leur tour, notifié parallèlement à leurs bases de ne pas prendre part, aussi, au dialogue inter malien, organisé par le gouvernement.
Mohamed Camara / Malikonews.com